13 ans plus tard, j’ai dit au revoir à Paris

Mais quel plaisir d'écrire ce titre. A bien y réfléchir ça devait faire quoi au moins 4 si ce n'est pas 5 ans que j'avais cette envie irrépressible de déménager mais je n'arrivais pas à franchir le pas.

Quand je suis revenue de mon voyage en Australie, le retour fut compliqué. Passer d'une ville gigantesque mais très étendue en bord de mer, remplie de gens qui sourient, à une ville grise remplie de parisiens aigris pour une grosse partie d'entre eux fut vraiment difficile. Je n'ai jamais été une fille des grandes villes, je le savais au fond de moi mais quand on est dans son quotidien, on continue par automatisme.

Puis le Covid est arrivé avec ses nombreux confinements qui je dois l'admettre m'ont fait du bien. J'étais chez moi, dans mon appartement, je n'avais pas plus à sortir pour prendre le métro et aller chez mon client principal. Vraiment ça m'a fait un bien fou. Puis on est ressortis, et plus je devais sortir de chez moi, plus c'était compliqué. C'est venu petit à petit.

Je ne pensais pas que cette ville l'atteindrait autant le mental, c'est maintenant que je suis revenue dans ma région que je le vois. Je reprends plaisir à porter autre chose que mes survêtements, à porter mes bijoux, à voir du monde et à accueillir du monde chez moi.

Je ne suis pas faite pour les grandes villes, j'en ai sûrement déjà parlé ici d'ailleurs. Je ne suis pas à ma place dans cette population qui court tout le temps, qui est auto centrée, et pour qui rien n'est jamais suffisant, en tout cas c'est ma vision de cette ville et de ses habitants.

Certes la ville est historique, avec des musées incroyables et une ouverture énorme à la culture mais bonjour le coût de la vie la bas. Ce qui est triste c'est que je n'ai jamais réussi à créer de véritables liens, des liens forts avec des gens mais depuis l'an dernier ça a un peu changé suite à une rencontre professionnelle. Mais pour autant je le suis toujours sentie une étrangère là bas.

Et puis l'an dernier j'ai eu le déclic, il a fallu un été passé dans une maison avec mes parents en bord de mer et un retour compliqué psychologiquement à Paris pour me décider. J'avais décidé de vendre mon appartement, que j'adorais certes mais dans lequel je ne pouvais plus vivre car je me sentais étriquée. Depuis que j'ai 18 ans je vis en appartement je ne pouvais plus. J'étais en manque cruel d'espace.

J'ai donc dans le même laps de temps vendu mon appartement et acheté une maisonà 10 minutes de ma ville de naissance et 20 minutes de chez mes parents. Le retour aux sources et depuis clairement je revis. Entre l'espace en plus pour vivre, le fait de pouvoir m'oxygéner et profiter de mon jardin, les gens sourient et je n'entends pas de klaxon. Je me sens a ma place ce qui ne m'était pas arrivé depuis bien trop longtemps.