L'une des beautés du roman de Lampedusa, c'est la méditation sur la condition humaine et sur la figure courageuse de son héros, le prince Salina, qui assimile la vie humaine à un " réservoir " s'épuisant lentement ... Un long passage situé à la fin de l'histoire développe subtilement la métaphore du réservoir et fait mieux appréhender au lecteur ce qu'il y a d'impalpable en l'homme comme les idées, les émotions, les sentiments...
La vie s'échappe du corps du vieil aristocrate en " vapeur au-dessus d'un étang ", elle est une vapeur, une " nappe " formée, grossie, roulée au fil des années. Le roman s'achève, après " bruit et fureur ", et le prince se meurt dans la chambre d'un hôtel de Palerme qui a vue sur mer. L'impression qu'il ressent finit par s'élever tel un modeste " résidu " face à l'immense océan. " C'était un lundi de la fin juillet, à midi, et la mer de Palerme, compacte, huileuse, inerte, s'étendait devant lui, invraisemblablement immobile... "
Le Guépard offre au lecteur une aventure à fois historique, sociale et intime qui mêle le feu de l'Etna et le bleu de la mer, les pluies torrentielles de l'hiver et le soleil cuisant de l'été, les fruits, les fleurs, le mélange des langues et des voix, les odeurs fortes ou âcres, les parfums légers et toute la beauté tumultueuse de la Sicile.
Sur ces notes exotiques, je mets un terme estival à ces dosettes et vous donne rendez-vous à la rentrée. Bonnes vacances et bonnes lectures !
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