Nous pensons toujours que la hausse des taux aux Etats-Unis et en Europe touche bientôt à sa fin. Le choc de ces dix-huit derniers mois a fait monter les taux d’intérêt à des niveaux oubliés depuis des décennies. Une ou deux hausses supplémentaires ne changeraient pas grand-chose à l’affaire. Il s’agit plus de communication et depostures. Montrer sa fermeté, alors que les indices de prix refluent trop lentement, permet de calmer les anticipations de détente anticipée. A ce jour, nous ne prévoyons pas de baisse de taux avant au plus tôt le second trimestre 2024. Mais une dégradation plus forte qu’escomptée de l’économie pourrait accélérer ce calendrier.
Autres articles
-
L'inflation fait de la résistance
-
« Nous n’attendons pas de baisse des taux de la BCE en 2023 »
-
Un marché du pétrole de nouveau sous tension
-
Remontée des taux, inflation : quelles alternatives pour remplacer l’investissement locatif ?
-
Avec l'inflation, près de la moitié des Européens ont adopté les facilités de paiement
L’Allemagne est déjà en récession technique et, si nous pensons que nous devrions éviter une contraction de grande ampleur, la Banque Centrale Européenne marche tout de même sur des œufs quant à sa politique monétaire. L’inflation européenne est toujours trop élevée et justifie la poursuite du mouvement haussier de taux. Mais la hausse eou les hausses de trop pourraient précipiter le continent sur la voie d’une récession plus importante. Nous estimons que la Banque Centrale devrait cesser ses relèvements de taux après une ou deux hausses supplémentaires de 25 points de base chacune. Ensuite elle attendra plusieurs mois pour juger de l’effet de sa politique monétaire. Du côté de la Chine la reprise économique est toujours en cours, mais trop faible au regard des aspirations du gouvernement. Des plans de relance sont régulièrement mis en place, surtout en faveur de l’économie domestique, et la politique monétaire reste toujours expansive, à l’inverse des autres zones géographiques. La croissance chinoise contribuera indirectement à la croissance mondiale ce qui limite le risque d’une contraction trop importante. Notre scénario central exprimé depuis plusieurs mois d’une fin de hausse des taux à l’été se trouve possiblement décalé de quelques mois. Mais les hausses additionnelles seraient de faible ampleur et s’arrêteront selon nous assez rapidement. Nous restons sur l’objectif d’une stabilité prochaine des taux pendant plusieurs mois à ce haut niveau et d’une première baisse qui dépendra de la résilience ou non de l’économie. L’année 2024 sera probablement celle de la baisse des taux. Face à ces atermoiements des Banques Centrales et ces incertitudes sur la croissance future et en dépit de bonnes communications des entreprises, nous maintenons dans notre gestion une relative prudence pour les mandats modérés et équilibrés. Nous avons moins d’états d’âme pour les mandats dynamiques. Nous restons surpondérés sur les valeurs de croissance et maintenons le cap sur les petites valeurs qui accumulent beaucoup de retard. Au plan international nous restons convaincus que la Chine finira par retrouver le chemin de la performance.