Comme elle l’avait annoncé, l’Arcep a publié ce jeudi 6 juillet la liste des réseaux en fibre optique les plus accidentogènes de France. Un outil drastique qui vient faire pression aux opérateurs pour maintenir la qualité de leurs réseaux. Voici les pires réseaux du pays.
Il existe encore beaucoup de plaintes concernant les problèmes sur la fibre optique en France. Certaines installations sont de mauvaise qualité et les malfaçons persistent toujours, ce qui provoque de nombreuses pannes et des échecs au raccordement.
Et afin de lutter de manière plus efficace contre ces problèmes, l’Arcep a décidé de dévoiler la liste des plus mauvais réseaux du territoire. Pour cela, le régulateur a scruté plus de 90 réseaux en fibre optique et mis en avant deux critères : le taux de pannes et le taux d’échecs au raccordement à la fibre qui correspond à quand les opérateurs (Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom) ne parviennent pas à raccorder leur client.
A l’échelle nationale, le taux de pannes dépasse les 5% dans deux réseaux de l’Essonne et le taux d’échecs au raccordement atteint près de 30% pour le pire d’entre eux. Voici les plus mauvais réseaux fibre de France selon les données de l’Arcep.
Sequantic Telecom, champion des pannes
Le taux de pannes des réseaux les plus touchés en France oscillent entre 2 et 5%, mais le plus touché est Sequantic Telecom dans l’Essonne avec un taux de 5,37%. Ce réseau appartient à Altitude qui l’a racheté à Covage en 2021.
Juste derrière, on retrouve un autre réseau d’Altitude racheté à Covage en 2021 et dans le même département : Europ’Essonne. Le réseau affiche lui un taux de pannes de 5,09%.
Débitex Telecom (Xp Fibre) complète le podium avec un taux de pannes de 3,09%.
Rang Réseau Taux de pannes
1 Sequantic Telecom (Altitude) 5,37%
2 Europ’Essonne (Altitude) 5,09%
3 Débitex Telecom (Xp Fibre) 3,09%
4 Seine-Saint-Denis (Xp Fibre) 3,01%
5 Seine Essonne THD (Xp Fibre) 2,39%
Parmi les réseaux étant le plus touchés par des pannes, on retrouve essentiellement des réseaux d’Altitude et de Xp Fibre. La plupart de ces réseaux datent de 2009 et ont changé à plusieurs reprises de propriétaire, ce qui a conduit à des sous-investissements d’après Altitude. Mais l’opérateur d’infrastructure a déjà dévoilé un vaste plan de reprise des réseaux Tutor et va dépenser plus de 21 millions d’euros pour les remettre à niveau.
En termes de localisation, ce sur les réseaux de Seine-et-Marne, de Haute-Savoie, d’Essonne, du Calvados, de Seine-Maritime et de la Côte d’Azur où l’on compte le plus de pannes.
A l’inverse, c’est du côté des réseaux d’Orange en zone privée que l’on recense le moins de pannes.
Les réseaux d’Altitude toujours pointés du doigt
Altitude et Xp Fibre sont aussi très présents dans la liste des réseaux rencontrant le plus d’échecs au raccordement. Et selon l’Arcep, le 5 réseaux affichant les taux d’échecs au raccordement les plus élevés appartiennent toujours à Altitude. 4 d’entre eux sont issus du rachat des réseaux de Covage en 2021.
Résoptic dans la Moselle est en tête avec un taux de 29,98%, suivi de Tutor Nancy avec un taux de 24,76%. Sequantic, avec le taux de pannes le plus élevé, est ici quatrième sur les échecs au raccordement.
Rang Réseau Taux d’échec au raccordement
1 Resoptic (Altitude) 29,98%
2 Tutor Nancy (Altitude) 24,76%
3 Europ’Essonne (Altitude) 22,54%
4 Sequantic (Altitude) 19,15%
5 Tutor Calvados (Altitude) 18,45%
Cette fois-ci, ce sont les départements du Calvados, de la Haute-Savoie, du Bas-Rhin et de la Moselle qui sont les plus touchés par les échecs au raccordement, avec taux d’au moins 11% pour chacun d’entre eux.
Et tout comme pour les pannes, ce sont les réseaux d’Orange déployés en zone privée qui sont les moins concernés par les échecs au raccordement, mais le meilleur en la matière est Réunicable avec un taux de seulement 0,29%.
La pression de l’Arcep
Les acteurs de la filière ont déjà déployé plusieurs initiatives pour assurer la qualité des réseaux et lutter contre les malfaçons, notamment le label Audit Qualité Pérennité Fibre et le Passeport Fibre d’Axione.
Mais l’Arcep veut aller encore plus loin en optant pour une stratégie de « name & shame » afin de faire pression aux opérateurs d’infrastructure pour qu’ils mettent en place des remises à niveau de leurs réseaux. Remises à niveau qui permettront aux abonnés concernés de profiter d’un réseau de qualité et donc d’une bonne connexion internet.
Ces remises à niveau sont d’autant plus importantes quand on sait qu’il y a 19 millions d’abonnés à la fibre en France au 31 mars 2023 et 80% de la population raccordables.