Dans son monde, seuls règnent la peur, le meurtre et les jeux de pouvoir. Dante Santiago est un criminel sans état d’âme qui dirige d’une main de fer un réseau de trafiquants de drogue. Un homme cruel et manipulateur à qui l’on obéit sans jamais poser de questions. Ève, qui a été kidnappée par ce monstre, en est bien consciente. Captive, elle doit se soumettre à sa volonté et à ses désirs. Même si cela signifie qu’elle doit le laisser abuser de son corps et faire de sa vie un cauchemar. La jeune femme est prête à tous les sacrifices car elle a un objectif : se venger de Dante et le faire payer pour le meurtre de son frère, un agent de la Brigade des Stups. Ève joue un jeu très dangereux. Et, dans le feu d’un désir incontrôlable, elle risque de se perdre dans les ténèbres de cet homme qui a la beauté du diable…
Mon avis :
Voilà un roman avec quelques trigger warning essentiels si vous ne voulez pas vous retrouver mal à l’aise ou bien choqué durant votre lecture :
Enlèvement, séquestration, violence, sexe, torture, armes et meurtres. La messe est dite, comme on dit. Bienvenue dans Cœurs Captifs, le premier tome de la trilogie Santiago.
J’avais envie de sortir des sentiers battus et donc, mon choix s’est arrêté sur le premier tome de cette trilogie. Le résumé me disait bien et dans l’ensemble, spoiler alert, j’ai bien aimé !
Mais.
Ayant lu il y a plusieurs années la trilogie L’enlèvement d’Anna Zaires (pour les connaisseurs), il m’a été impossible de ne pas y voir un effet miroir. Le trope de départ est le même : un homme travaillant pour la pègre enlève une femme parce que dès qu’il la voit il la désire. Entre Dante Santiago et Julian Esguerra, la ressemblance est immense, frappante même. Et les similitudes ne s’arrêtent pas là puisque, Eve, comme Nora, se retrouve séquestrée sur une île et son unique but est de contenter son « maître ».
Malgré tout, il est indéniable que Cœurs Captifs a sa propre histoire avec une ambiance moins anxiogène que dans l’Enlèvement. Puis Eve est plus âgée et bien plus combative que ne l’a été Nora. J’arrête là le parallèle et la comparaison, mais oui, si comme moi, vous avez lu cette autre trilogie, il vous sera impossible de ne pas y penser durant votre lecture.
Le plus de ce roman, c’est que nous avons également le point de vue du héros, Dante, et que clairement, même si ce qu’il fait est punissable et horrible, il n’est pas si mauvais que ça. Comme dirait Padmé dans Star Wars III, « il y a encore du bon en lui »… OK, d’accord, il faut chercher loin, mais bref… Et puis, malgré tout, il accepte de s’adoucir un peu en compagnie d’Eve. Cependant, je dois admettre que je n’ai pas aimé la façon dont l’héroïne réagit face à cet homme qui l’a enlevée. Elle le hait, mais le désire et passe vite du refus à l’acceptation, surtout pour d’incroyables parties de jambes en l’air. Les scènes de sexes sont nombreuses puisque c’est le ciment de leur relation tordue.
Mais Dante cache des secrets à Eve, car il a peur du regard qu’elle pourrait avoir sur lui si elle découvrait qui il est vraiment. Ce qui est assez paradoxal vu qu’il l’a kidnappée pour en faire ce qu’il veut. Enfin, bon, passons.
Dans l’ensemble, l’histoire se lit bien. La plume de Catherine Wiltcher est agréable et j’ai tourné les pages avec plaisir. Oui, j’avoue tout, je plaide coupable votre honneur ! Par contre ici, s’il y a bien une romance, à tout le moins, un début, elle est teintée de violence et de plus ou moins de consentement entre les héros. Dante n’est pas un enfant de chœur, il est cruel, égoïste, néanmoins, j’ai trouvé qu’il s’adoucissait un peu avec l’héroïne. Il y a également des scènes (en dehors de leur histoire) qui sont d’une extrême violence et Eve n’est pas épargnée d’ailleurs. Ça m’a retourné l’estomac ce qu’il lui arrive !
La Trilogie Santiago est une dark romance qui s’appuie sur ses propres codes, c’est ultra glauque, violent, ça égratigne fortement notre sens de la justice et de l’égalité des sexes. En lisant ce titre, même si Eve n’est pas une jeune et jolie ingénue qui découvre la vie et qu’elle tient tête au héros, il faut quand même mettre son féminisme de côté en lisant cette histoire.
C’est un roman que j’ai apprécié à sa juste valeur et en sachant avant de commencer, dans quoi je m’embarquais. Je préfère vous prévenir, il faut bien avoir conscience de ce qu’on lit et prendre du recul par rapport à ça. Dans mon cas, je ne suis pas déçue et même si j’ai quelques bémols sur la cohérence des agissements de l’héroïne qui manquaient de crédibilité à mes yeux, c’est tout de même passé. Je serai donc au rendez-vous avec la suite, parce que j’ai envie de savoir ce qui va arriver aux protagonistes.