"Le plan de rigueur est déjà là!", juge le secrétaire national du PS à l'Economie, citant la suppression des postes et la limitation des augmentations de salaire dans la Fonction publique ainsi que la limitation des dotations aux collectivités locales.
"La France n'a plus aucune capacité de réaction pour gérer cette crise", lance Michel Sapin, qui reconnaît toutefois qu'"au sens strict, il n'y a pas encore de récession", ce qui signifierait deux trimestres consécutifs de croissance négative.
Si la crise est internationale, "il y a en France une responsabilité propre (au président) Nicolas Sarkozy et au gouvernement", accuse Michel Sapin, leur reprochant d'avoir "fait preuve d'aveuglement", à la suite de quoi "notre pays se retrouve aujourd'hui plus faible que ses voisins face aux turbulences qu'il traverse".
"La politique économique du gouvernement n'a fait qu'aggraver la situation", explique l'ancien ministre socialiste (1992-1993), pour qui le gouvernement a "affaibli les finances publiques l'été dernier en faisant voter le paquet fiscal" de 15 milliards d'euros par an" pour "une efficacité marginale" selon lui.
Face à cette situation, le secrétaire national du PS à l'économie propose de "soutenir sans délai le pouvoir d'achat des Français, spécialement les plus modestes" par "l'augmentation, dès la fin août, de l'allocation de rentrée scolaire et l'instauration du chèque-transport", et par l'augmentation de "la compétitivité des entreprises" qui paieraient moins d'impôts si elles investissent dans l'innovation, la recherche ou la formation du personnel.
Pour Michel Sapin, "il faut en finir avec les allégements massifs de charges sociales", qui devraient être "conditionnées à la conclusion positive de négociations salariales". Il suggère aussi de consacrer "une part de l'épargne populaire (au) financement des PME" (petites et moyennes entreprises). "Ces mesures seraient financées par l'annulation totale du paquet fiscal", l'une des mesures phare de la politique économique de Nicolas Sarkozy.