Comment saisir la " logique Karamazovienne " dans un roman qui offre en même temps, à travers l'analyse des trois frères et de leur père, une méditation sur l'homme et sur la religion ? Malraux disait des personnages de Dostoïevski qu'ils étaient des espèces de silex que l'auteur frottait l'un contre l'autre pour en faire jaillir le brasier de la réflexion. Les grandes questions de la foi, de la politique, de l'amour, de la mort sont abordées : " Le cœur de l'homme n'est qu'un champ de bataille où s'affrontent Dieu et le Diable ".
A noter également cette réflexion sur le destin de la Russie qui prend aujourd'hui une sinistre résonance : " Notre troïka fonce à bride abattue et peut-être fonce-t-elle vers sa perte. Et il y a longtemps déjà que dans toute la Russie, on tend les mains et on supplie que soit arrêtée cette course furieuse qui n'épargne rien. Et si les autres peuples s'écartent encore devant la troïka qui galope à tombeau ouvert, ce n'est peut-être point par respect pour elle mais simplement par effroi. Par effroi et peut-être aussi par répulsion pour elle ; encore est-il heureux qu'ils s'écartent sinon ils pourraient bien cesser de s'écarter pour se dresser en une barrière solide devant le spectre qui s'élance et arrêter eux-mêmes la course folle de nos débordements afin de se sauver , eux, ainsi que la culture et la civilisation. "
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