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Quitter Téhéran- Naïri Nahapétian : Téhéran mon amour

Par Filou49 @blog_bazart
jeudi 06 juillet

Une enquête familiale entre Paris et l’Iran, de la révolution islamique de 1979 à aujourd’hui :

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« Comment expliquer alors, après ce travail intense, qu'à quarante-huit ans, j'aie soudain plongé dans une dépression profonde ? Je dois préciser que j'avais cessé de voir mon psychanalyste quand la crise est survenue, car tout allait bien en apparence, dans ma vie affective comme dans ma vie professionnelle. Avait-on laissé des points irrésolus ? Il me paraît évident aujourd’hui que je n'ai jamais vraiment réussi à quitter Téhéran, tant la séparation avec mon père m'a parue inacceptable. Était-ce là le but de ma psychanalyse ? Me permettre d'y arriver enfin en assumant ma vie à Paris. Ou était-ce au contraire de retrouver Téhéran ? En tout cas, si la psychanalyse n'a pas réussi à empêcher cette crise, elle m'a aidée à y mettre fin et à comprendre d'où elle venait.

Une partie de la réponse tient à un hasard de calendrier : en janvier 2018, mon fils avait neuf ans, l'âge que j'avais quand je suis arrivée en France. Quand à moi, je venais d'avoir quarante-huit ans, l'age de ma mère lorsque nous avons quitté l'Iran. »

 Á quarante- huit ans Naïri Nahapetian plonge soudain dans une profonde dépression, comme une accumulation, à bas bruit, de traumas devenus insupportables. Il y a quarante ans, une petite fille de neuf ans quitte précipitamment l'Iran de Khomeyni pour Paris. Sa mère chercheuse en microbiologie à trouvé un travail à l'Institut Pasteur. Un choc pour une petite fille séparée de son père qu'elle adore mais qui lui est resté à Téhéran.

Á l'approche de la cinquantaine, Naïri doit trouver les mots pour se raconter et se guérir.

« Quitter Téhéran » est un récit à la première personne pour se souvenir de l'enfance et de l' adolescence d'une journaliste et autrice reconnue pour ses écrits sur l'Iran contemporain.

Des reportages au plus près des iraniens et des iraniennes qui se battent continuellement contre le pouvoir en place. Des comptes-rendus sociétaux et géopolitiques précis sur un pays fascinant mais méconnu et plein de contradictions, mais aussi et surtout le portrait d'une femme de son époque qui reste à jamais une petite fille traumatisée par deux séparations, son père et son pays.

Un témoignage intime et littéraire qui rappelle les bédés de Marjane Satrapi et Rad Sattouf.

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« Mes parents, tous deux universitaires, n'étaient pourtant pas parmi les plus riches. Mais nous vivions dans une tour ultra moderne située à Vanak, dans les hauteurs de cette ville construite à flanc de montagne. Nous avions une piscine. Et des séances de cinéma en plein air étaient organisées le samedi soir où on projetait des films de Woody Allen. Elsa, une aide ménagère philippine, était payée pour s'occuper de notre appartement et me parler anglais. Et dans les embouteillages monstrueux que nous traversions chaque matin avec mon « chauffeur », des paysans sans le sou transportaient leurs fruits à dos d’âne au milieu des voitures américaines à la carrosserie rutilante. »

 Quitter Téhéran ", Naïri Nahapétian, nouvelle collection Bayard récits. En librairie  depuis le 5 avril.


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