Elliot au collège, T1 : Panique en sixième

Par Belzaran

Titre : Elliot au collège, T1 : Panique en sixième
Scénariste : Théo Grosjean
Dessinateur : Théo Grosjean
Parution : Janvier 2023


J’ai découvert Théo Grosjean avec sa série « L’homme le plus flippé du monde » parue sur Instagram, puis en version papier. « Elliot au collège » est la version jeunesse du projet, puisque le personnage est clairement l’alter-ego de l’auteur. Place donc aux souvenirs traumatisants de la sixième avec ce premier tome paru chez Dupuis.

Un ouvrage trop classique pour nous emballer

Il est à noter que l’auteur précise qu’il souhaite faire avancer l’histoire du personnage année après année, jusqu’à changer de format quand le personnage aura mûri et sera plus complexe. J’ai trouvé cela assez malvenu comme préface, surtout après avoir lu ce qui nous était proposé. J’ai de plus en plus horreur que l’auteur se sente obligé de nous expliquer ce qu’il fait, comme si le lecteur n’était pas capable de le faire tout seul.

« Elliot au collège » se présente sous forme de saynètes d’une page possédant une chute. La chute est souvent apportée par l’angoisse, cette bestiole qui se matérialise auprès d’Elliot et qu’il est le seul à voir. Le procédé est franchement éculé et Théo Grosjean peine à apporter une véritable nouveauté. On ressent l’influence d’un Lewis Trondheim de façon assez évidente, sans atteindre le niveau du maître.

La déception vient surtout du manque de liant de l’ensemble. Le livre est vendu comme une série de saynètes qui composent un ensemble, mais cela manque franchement d’enjeux. L’ajout d’une histoire en fin d’ouvrage déconnectée du reste laisse aussi sur notre faim. On sent qu’il y a une ambition de faire plus, mais que ça ne fonctionne pas. Cela rappelle le premier tome de Cerise (par Laurel) qui semblait mal construit. Au final, les gags restent trop convenus pour vraiment nous faire adhérer. Il manque une originalité ou un humour plus percutant.

Au niveau du dessin, on reconnaît le trait de l’auteur, simple et efficace. Les planches sont construites en quatre bandes et colorisées avec des teintes orangées plutôt réussies. Les expressions des personnages fonctionnent bien et ceux qui ont lu « L’homme le plus flippé du monde » retrouveront les codes graphiques de l’auteur.

Il manque à « Elliot au collège » quelque chose pour nous emballer. Trop classique dans son propos et ses procédés, il peine à sortir du carcan d’un personnage pas populaire au collège. Cela ne suffit pas hélas à en faire un personnage intéressant. La bande-dessinée semble être le cul entre deux chaises, car si tout donne l’impression d’un ouvrage jeunesse, en lecture c’est moins évident. C’est peut-être là que réside le vrai souci.