Titre : Blake et Mortimer, T29 : Huit heures à Berlin
Scénariste : José-Louis Bocquet & Jean-Luc Fromental
Dessinateur : Antoine Aubin
Parution : Novembre 2022
Blake et Mortimer est une des séries de la bande dessinée à avoir survécu à son créateur, Edgar P. Jacobs. Près de vingt tomes des aventures du scientifique et de l’agent secret sont nées de l’imagination d’autres auteurs. Le dernier en date, Huit heures à Berlin, est le fruit de la collaboration de José-Louis Bocquet, Jean-Luc Fromental et Antoine Aubin. Il s’agit dans leur première immersion dans cet univers britannique légendaire.
Un livre qui se savoure.
L’histoire se déroule en 1963 et, comme son titre le laissait supposer, ne se déroule pas très loin de la capitale allemande. Comment souvent dans leurs aventures, Mortimer et Blake débutent leurs aventures dans deux directions différentes. Le scientifique est invité par une collègue sur des fouilles archéologiques en Europe de l’Est pendant que le militaire est convié à une réunion secrète de négociations entre les puissances alliées. Néanmoins, il est fort possible que leurs deux chemins soient amenés à se croiser plus tôt que prévu…
Cet album s’inscrit clairement dans la lignée des opus précédents. Les codes de la série sont respectés et joliment utilisés. L’inclusion de l’histoire dans l’Histoire est une jolie réussite. La passerelle entre le destin des deux héros et des événements importants à l’échelle mondiale sont subtilement entremêlées pour donner une ampleur intéressante aux aventures vécues, parallèlement dans un premier temps, par les deux amis.
Comme toujours dans cette série, l’album est pourvu d’une intrigue dense. Les dialogues occupent une place importante. La narration est riche. Il ne s’agit donc pas d’un ouvrage qu’on peut feuilleter rapidement. Néanmoins, c’est un livre qui se savoure en prenant son temps pour profiter pleinement de son histoire construite autour d’une trame captivante. Le scénario est, de mon point de vue, une belle réussite arrivant à jongler avec une grande variété d’ingrédients parfaitement pour offrir un résultat de qualité.
Le dessin nait de la plume d’Antoine Aubin dont je découvre le travail à cette occasion. Son style s’inscrit ici dans celui si reconnaissable de Jacobs et de la ligne claire. Les cases et les planches sont riches. Le dessinateur à le souci du détail qui facilite l’immersion historique de la trame. La plongée dans l’univers qui abrite l’histoire est efficace et sublimée par les illustrations.
Pour conclure, Huit heures à Berlin est un bon cru de la série. J’y ai retrouvé des personnages auxquels je suis attaché et une atmosphère familière. Le scénario est efficace et ne souffre d’aucun temps mort. Je ne peux donc que conseiller cette lecture aux adeptes du duo de héros. Vous ne regretterez pas le voyage…