Un homme et une femme qui ne se connaissent pas se prennent de passion l'un pour l'autre
Pour=rtant, les circonstances de leur rencontre (une engueulade dans une rame de métro bondée) n’avaient en rien présagé les événements leur ayant succédé : une partie de jambes en l’air dans un Photomaton suivie d’une ballade nocturne et parisienne les menant tour à tour dans un théâtre, un magasin de meubles, une soirée étudiante et un club échangiste.
Fort de cette alchimie ( l'objet d'une longue discussion entre eux ) qui se crée entre eux, il faut dire que ces deux êtres vont déambuler dans la capitale sans jamais parvenir à se dire au revoir !
On pense fortement à la saga "Before Sunrise" de Richard Linklater, dans cette déambulation romantique et bavarde ( certains diront verbeuse) tournée à l'arrache en 14 jours avec une économie de moyens évidente
Alex Lutz, qui aime les défis cinématographiques, ce que l'on sait depuis son formidable documenteur Guy, assume bien le challenge , bien accompagnée par sa grande complice Karin Viard, qui une semaine après Magnificat, dans un rôle totalement différent, crève une nouvelle fois l'écran.
Malgré son intrigue classique et ténue, sur un canva maintes fois utilisé au cinéma, "Une nuit "se regarde avec un vrai plaisir qui ne se démentit pas pendant l'heure et demi du film.
Le mérite en revient à des dialogues très bien écrits, maniés par deux virtuoses du jeu qui réussissent à basculer de la légereté frivole à l'émotion à fleur de peau.
"Une nuit "vaut en premier lieu pour leur ping-pong verbal qui laisse progressivement place à des étreintes poignantes.
Impossible évidemment de révéler le twist du film, ( que l'on aura deviné à une demi heure de la fin) disons simplement qu'il confère au film une vraie profondeur tragique au film de Lutz, un film moins superficiel et qui laissera dans les mémoires plus de traces que ce qui était prévu au départ du film;
Une nuit d'Alex Lutz, en salles le 5 juillet 2023.
Le film a été présenté au 76e Festival de Cannes en clôture d'Un Certain Regard.