Alors que Damon Albarn a publié un nouvel album de Gorillaz et que, en compagnie de Graham Coxon, ils vont revenir avec un tout nouvel album de Blur, le guitariste légendaire du groupe, lui aussi, sort un nouveau projet en dehors de son groupe, en duo avec Rose Elinor Dougall, sous le nom de The Waeve. Et, comme Albarn avec son dernier album solo l’année passée, cette œuvre éponyme sort chez Transgressive (également label de The Antlers, SOPHIE, Let’s Eat Grandma, Julia Jacklin… sans oublier une certaine Arlo Parks !).
Graham Coxon et Rose Elinor Dougall forment un duo tellement évident dès ce tout premier album ensemble. La participation du Elysian Quartet sur six des dix chansons ajoutent à leur symbiose finalement si naturelle, tandis que la production signée James Ford (cette année également derrière le dernier Depeche Mode, mais aussi son propre album solo) ne peut-être qu’une cerise sur un gâteau déjà savoureux.
J’avoue que, si l’on ne m’avait offert le disque, je serais assurément passé à côté de cet album tellement plus riche que ce que je pensais a priori. Certes, l’ambiance est plus britannique que l’on ne le devinera en pensant au background de Graham Coxon – mais britannique au sens que l’univers qui se déploie sous nos yeux, loin d’une trop fameuse pop britannique des années 90, irait parfaitement avec le Royaume-Uni des années 60 et 70. De même, loin d’une Jane et un Serge made in France, le duo Rose-Graham est tout aussi bouleversant que simplement touchant – le tout sur un fond teinté de touches jazz voire parfois légèrement psychédéliques ici et là qui ferait de The Waeve un disque parfait pour accompagner un film en noir et blanc.
(in Heepro Music, le 03/07/2023)