Les mini-séries inspirées de faits divers commencent à réellement pulluler sur le petit écran. Steeltown Murders (BBC) nous plonge dans les années 70 pour un triple homicide. Mais Steeltown Murders nous raconte surtout comment cette histoire sera résolue ... 30 ans plus tard... grâce à l'ADN. Steeltown Murders s'inscrit donc dans une longue lignée de séries sur des faits divers qui ont été élucidés grâce à l'ADN. Cette avancée technologique a permis de résoudre tout un tas de vieilles affaires des années plus tard. Steeltown Murders démontre que la police a besoin de passer du temps sur des vieilles affaires non élucidées (même si celles du présent leur prend déjà beaucoup de temps). Avec ces quatre épisodes, Steeltown Murders rend un brillant hommage aux victimes et leurs familles alors qu'elles veulent connaître la vérité. Mais c'est aussi une série qui rend un hommage à ces policiers qui ont tout fait pour eux aussi mettre la main sur la vérité derrière ce triple homicide de trois jeunes femmes.
La traque du tueur de trois jeunes femmes dans la région de Port Talbot en 1973 et le récit de la façon dont le mystère a été résolu près de 30 ans plus tard, pour la première fois, à l'aide des preuves ADN.
L'ambiance de Steeltown Murders est assez proche d'autres séries policières, très true crime. On suit religieusement le récit avec son lot de protagonistes qui viennent ajouter des éléments supplémentaires à l'affaire. J'aime bien quand un true crime s'intéresse vraiment aux victimes et leurs familles. Certes Steeltown Murders a de la place pour l'enquête mais pas seulement. Elle veut nous offrir le drame humain et elle réussi à lui offrir suffisamment de place. Ce que la série veut nous montrer c'est comment durant trois décennies cette affaire a évolué. Tant d'un point de vue purement policier que d'un point de vue des familles avec leurs deuils, regrets et culpabilité. Plutôt que de se concentrer sur le tueur (et peut-être ses regrets), la série préfère les familles de victime. Cela apporte une vraie humanité à ces quatre épisodes qui sied bien au genre et nous rapproche d'eux comme les séries documentaires, teintées d'interviews, peuvent le faire.
Dans le genre, je trouve que Steeltown Murders est l'une des incursions les plus intelligentes. Elle trouve le bon équilibre entre les époques (car l'on jongle tout de même avec trois décennies), les personnages et le ton. Paul Bethell et Phil Rees, les enquêteurs de 1973 étaient jeunes et l'enquête de l'époque n'a pas donné grand chose. C'est en 2002 avec une plus petite équipe d'enquêteurs et l'aide de l'ADN que l'affaire a été résolue. Steeltown Murders est réussie car elle a aussi des talents derrière la caméra. Le réalisateur de The Pembrokeshire Murders démontre une fois de plus qu'il maîtrise le genre (offrant à Steeltown Murders un visuel assez proche de sa précédente série, donnant l'impression d'être dans une collection d'affaires de meurtres) et le scénariste de Manhunt permet de garder ce grain réaliste qui fonctionne si bien.
Jusqu'au bout Steeltown Murders parvient à happer son spectateur sans le faire décrocher. Ce n'est pas toujours aussi palpitant mais les émotions des personnages permettent de véritablement trouver un bon équilibre entre tout ce que la série peut offrir. Un vibrant hommage aux victimes, aux familles de celles-ci et à la découverte de l'ADN qui s'est avérée être une avancée scientifique magique pour le monde des enquêtes.
Note : 7/10. En bref, une affaire un brin classique sur le papier qui offre un portrait humain en se concentrant sur les familles des victimes et les enquêteurs qui n'ont rien lâché.
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