Le ring de boxe.
Mon père me racontait, que lorsqu'il était enfant, à l'école primaire, dans son village de Saint-Pascal de Kamouraska, il n'était pas rare d'avoir des classes composées de gens d'âges très variés. Comme une enfant de 14 ans dans une classe d'`élèves de 10 ans. Parfois même, un 17 ans. C'était le cas dans une des classes de mon père, il y avait un grand 17 ans. Qui n'est PAS un âge d'école primaire. Mais les Cegeps n'existaient alors pas et l'Université n'était pas pour tous. L'école primaire était souvent la seule que vous alliez faire dans les années 50. Ce grand 17 ans profitait de son âge pour intimider tout les autres. Mon père en avait eu assez et avait réuni 4-5 outrés comme lui pour lui faire un mauvais parti en le coinçant dans une ruelle, après l'école.
Quand il s'était pointé, les 4-5 autres s'étaient vite poussés, épeurés, et mon père, seul face au grand 17 ans, avait mangé une volée.
La ruelle, la cour de récré, a toujours été le lieu de toutes les immaturités. Souvent justifiées par un âge mineur. Mais encore aujourd'hui, des parents de sportifs invitent certains arbitres à sortir du terrain afin de régler l'acrimonie dans la ruelle ou dans le stationnement.
Il y a quelques années, le youtubeur multimillionnaire britannique KSI et le gosse riche, aussi youtubeur, Logan Paul, ont développé une certaine rivalité qui, à force de se lancer des insultes, a viré à la confrontation choisie.
Ils se battraient sur un ring de boxe, supervisé par des pros, dans un combat précédé d'un entrainement de pro. Ils l'ont fait. KSI a gagné. Ça s'est répété plusieurs fois par la suite entre non professionnels. Ce n'était pas 100% nouveau. La disgracieuse Tonya Harding, qui avait été banni du patinage artistique pour avoir tramé un complot qui ferait dévisser une jambe de sa coéquipière Nancy Kerrigan, avant les Olympiques, avant tenu un combat de boxe contre Paula Jones. La première tentait de se réinventer après la honte de sa déchéance, la seconde, Jones, (
aucun lien de parenté) est une ancienne employée de l'État de l'Arkansas, dans les années 90, État de Bill Clinton. Ce dernier l'avait invitée à sa chambre d'hôtel pour lui montrer son pénis. Ce qu'elle ne demandait pas de voir. Trois ans moins 2 jours plus tard, elle avait choisi de le poursuivre pour harcèlement sexuel, mais l'affaire Monica Lewinsky allait vivement tasser la sienne, et son nom est resté associé à de la vulgarité plutôt qu'à de l'injustice.
Sa participation à
un combat de boxe avec Harding était digne du mauvais goût du
Gong Show. Émission Étatsunienne des années 60-70, qui était épouvantable de mauvais goût. Et aidait à la trouver vulgaire. C'était dans le cadre d'une émission où on ne faisait que ça, placer deux "célébrités" souvent des gens déchus, et on les faisait faire quelques rondes de tapochage avec des gants de boxe. L'émission s'est classée 6ème parmi les pires de l'histoire de la télé des États-Unis.
(Jerry Springer Show, premier) selon le magazine TVGuide. Mais encore là, les amateur(e)s étaient largement protégé(e) de la tête. Justin Trudeau et Patrick Brazeau, alors ministres dans des partis différents avaient aussi fait la connerie. Avaient donné les sous de la soirée à une oeuvre de charité au moins. Mais se taper sur la gueule, calisse...
De l'espace accordé à la pure imbécilité et à l'immaturité a toujours été existé. Mais jamais autant depuis le passage de l'étron Trump dans nos bols le matin. Les idiots des villages avaient trouvé leur puissant représentant.
Elon Musk est l'incarnation du troll. Un troll est individu cherchant à attirer l'attention par le ressenti négatif. Qui adopte un comportement voulant créer la polémique. Qui vise à irriter et à braver les maturités d'autrui. Sans succès chez les gens plus équilibrés, mais qui agresse pas mal de gens. Et divise largement si il est un individu qui s'est bâti une richesse tout seul comme un Musk, Andrew Tate ou Joe Rogan.
Musk, depuis qu'il a pris le contrôle de Twitter, assassine le réseau, petit à petit. Les trolls dominent avec leur représentant en chef. J'ai des Twittous qui ont été suspendu(e)s pour avoir écrit "Tires-toi une buche" d'autres pour avoir "été propagandiste de la gauche". La mal a officiellement pris le contrôle du réseau qui se dirige lentement vers la mort.
L'espace qu'on accorde à l'idiotie prends de l'ampleur, ce qui fait passer des Ron DeSantis, Marjorie Taylor Greene et Pierre Polièvre dans des rôles importants de pouvoir alors que ce sont d'intenses immatures de la pire espèce. De la pire influence possible.
Musk a invité Mark Zuckerberg, avec lequel il argumentait vivement virtuellement, à se battre dans un combat de la MMA, supervisé. Zuckerberg fait du Jiu-Jitsu, ce qui a donné l'idée à Musk.
C'est d'une connerie abyssale. Se battre est un crime en société. Il ne suffit pas d'être riche ou populaire afin que cet art sportif, discutable d'emblée, soit maintenant à la portée de tous. Il pourrait arriver des malheurs.
Et christ, non mais christ que c'est le contraire, à mon avis, que d'être un homme.
C'est être mon père, enfant, voulant régler ses comptes avec un gars 3 ans plus vieux. Mon père qui en avait 14. 14 ans, calisse. Pas 51 comme Musk.
J'espère Zuckerberg plus homme que cet ado d'Elon.
Un ring de boxe n'est pas une ruelle pour y régler des comptes.
Ni une scène pour déguiser son crime en spectacle.
Musk a beau répéter que son père était un trou-de-cul. Il nous prouve régulièrement être le fruit du même pommier.