Maintenant que les choses sont maîtresses,
que ce silence bourdonne comme une mouche,
percevons-nous l'inconnu en nous ?
Chantons-nous comme nous chantions ?
D'autres fortins sont tombés avant ce jour,
mais l'air est désormais acide.
Seul je défends un mur qui ne m'appartient pas.
Seul je défends un air qui ne m'appartient pas.
Seul je reste debout sur le toit de la ville...
Job est mort, le phénix aussi
et les Compagnons se sont dispersés.
Seul je tente mon âme affligée
mais elle refuse de m'aider contre moi-même
et seul, j'étais seul
lorsque j'ai résisté
à la solitude dernière de l'âme...
Ce n'est qu'une petite partie du long "poème documentaire", Éloge de l'ombre haute, lu par Mahmoud Darwich devant le Conseil national palestinien en février 1983. J'y reviendrai.