Je mettrai mes deux mains sur ma bouche, pour taire
Ce que je voudrais tant vous dire, âme bien chère!
Je mettrai mes deux mains sur mes yeux, pour cacher
Ce que je voudrais tant que pourtant vous cherchiez.
Je mettrai mes deux mains sur mon coeur, chère vie,
Pour que vous ignoriez de quel coeur je vous prie!
Et puis je les mettrai doucement dans vos mains,
Ces deux mains-ci qui meurent d’un fatigant chagrin!...
Elles iront à vous pleines de leur faiblesse,
Toutes silencieuses et même sans caresse,
Lasses d’avoir porté tout le poids d’un secret
Dont ma bouche et mes yeux et mon front parleraient.
Marie Closset
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