Dans sa chronique dominicale Paris-Province, (Sud Ouest) Jean-Claude Guillebaud revient sur la crise de la baie des
Cochons en 1962. Le monde, nous le savons, frisa la catastrophe nucléaire. La récente ouverture des archives soviétiques nous montre que le péril fut évité par l'extraordinaire courage d'un seul
homme. En 1962, l'URSS possédait des missiles sur l'île de Cuba et plusieurs de ses sous-marins nucléaires guettaient au large des côtes américaines. L'un d'eux fut attaqué par les Américains et
le commandant, avec l'accord du commissaire politique à bord, décida une riposte nucléaire. Mais il fallait, c'était la procédure, l'aval du second, Vassili Arkhipov. Contre toute attente, il
refusa catégoriquement et réussit à calmer les esprits échauffés par la pression guerrière. La planète fut ainsi sauvée d'un déluge de feu et de cendres. Un homme, un seul, contre tous, a su dire
non à la folie humaine. Il est mort quelques années plus tard dans la plus totale indifférence. A l'heure où Monsieur Poutine rêve d'en découdre avec l'occident, il serait bien avisé de se
souvenir de Vassili Arkhipov, ce juste parmi les justes.