Afin de réduire le nombre d’incidents en France sur la fibre, l’Arcep va publier la semaine prochaine une carte affichant les réseaux les plus accidentogènes. Une mesure drastique qui traduit l’impatience de l’autorité quant aux malfaçons sur la fibre.
Les malfaçons sur la fibre sont encore très nombreuses en France. Trop pour l’Arcep qui a décidé de lancer une carte indiquant le nom des réseaux les plus touchés par des pannes.
Ce nouvel outil, qui sera publié durant la première semaine juillet, est plutôt drastique car il dénoncera les mauvais élèves de la fibre en les nommant. Une marque de transparence pour l’Arcep qui permettra aux consommateurs de voir rapidement si le réseau sur lequel ils se situent est dans le vert ou le rouge concernant le taux d’incidents à l’échelle nationale.
Des taux d’incidents 50 fois supérieurs à la moyenne nationale
En France, le taux moyen de panne sur l’ensemble des réseaux de fibre optique est de 0,12% du parc de lignes en service, d’après l’Arcep. Mais chez certains opérateurs, le chiffre est 10 à 50 fois supérieur et ne baisse pas malgré les nombreuses initiatives lancées par la filière ces derniers mois, dont le label Audit Qualité Pérennité Fibre ou le Passeport Fibre.
Les pires réseaux en matière d’incidents sont principalement ceux dans l’Essonne gérés par Altitude, notamment Sequantic qui affiche un taux de panne de 6,5%, le taux le plus important du pays. On retrouve aussi le réseau Tutor Europ dans le même département qui est également géré par Altitude, avec un taux de panne de près de 6%, d’après des documents préliminaires avec des données collectées entre septembre 2022 et février 2023 consultés par Le Monde.
Mais on retrouve aussi plusieurs réseaux de XP Fibre (SFR), notamment Débitex qui alimente certaines communes du Val-d’Oise et de la Seine-Saint-Denis, avec un taux de panne de 3%.
Un frein pour le passage à la fibre
La carte de l’Arcep, qui sera publiée la semaine prochaine, sera le tout premier outil nominatif de l’Arcep qui aura pour but de réduire considérablement le nombre d’incidents sur les réseaux fibre, qui viendront remplacer le cuivre d’ici 2030.
Il faut dire que la fibre est censée apporter une connexion internet de qualité et fiable, or les malfaçons et les plats de nouilles viennent nuire à la qualité des installations et donc au service fourni par la fibre.
Les opérateurs se défendent en avançant que le nombre d’incident est minime par rapport au nombre total d’abonnés à la fibre, qui est de 19 millions au 31 mars 2023. Mais les consommateurs pensent l’inverse et se plaignent régulièrement du manque de réaction des opérateurs d’infrastructures.
Par ailleurs, la croissance du nombre de nouveaux abonnements à la fibre a ralenti en 2022, comme l’a remarqué l’Arcep. Et pour se présidente Laure de La Raudière, il y a un lien entre cette baisse et « la mauvaise presse qui est faite régulièrement à la fibre, à cause des situations invraisemblables ou des débranchements sauvages vécus par certains de nos concitoyens, lors de raccordements ». Les incidents seraient donc un frein pour les consommateurs pour passer à la fibre.
Des données mises à jour régulièrement
La semaine prochaine, les premières données de cette carte seront publiées sur le site de l’Arcep, et elles seront régulièrement mises à jour afin d’observer l’évolution du taux d’incident de chaque réseau de fibre optique.