
Knossos ne se trouve qu’à 5 km du centre ville. On peut s’y rendre facilement en bus (n° 2) qui passe toutes les vingt minutes à proximité du musée. Le ticket coûte 2 € (il faut l’acheter au kiosque avant) et le trajet dure environ 20 minutes.
Quand on se rappelle de l'immense maquette vue au musée, on est surpris par le site, qui semble très enterré. Le palais a été dressé sur une éminence artificielle, dominant la vallée de Kairatos. Le dénivelé de terrain a été pleinement utilisé par l’architecte de l’époque, avec deux plans : l’aile à l’est est à un niveau inférieur à celui de la cour centrale et du reste de l’édifice.On saisit pourtant immédiatement l’ampleur du domaine, et cela d’autant plus qu’on sait que le palais du roi Minos et du Minotaure témoigne que les Minoens avaient tout inventé, de la pratique religieuse aux techniques agricoles en passant par les organisations politiques, militaires, sociales et le mécénat culturel.

Les premières traces de vie à Knossos remontent à 7000 av. J.-C. Alors que toute l’Europe vivait encore dans une civilisation protohistorique, les Crétois construisaient déjà des palais magnifiques et hiérarchisaient la société pour rendre le pouvoir total et légitime.
Pendant plus de 3 000 ans, les premiers habitants du site ont lentement perfectionné les outils en pierre et leur mode de vie, essentiellement tourné vers l’élevage et les cultures. Même s’il ne reste que peu de vestiges des maisons de briques, nous sommes assez bien renseignés sur la vie de ces premiers Crétois qui, peu à peu, acquirent la maîtrise de certains métaux.
Le premier palais, construit au milieu des maisons, a été édifié entre 3500 et 1900 av. J.-C., au nord-est du site. Il est très peu conservé car c’est sur ses ruines que s’est élevé l’édifice suivant. Doté de 1 300 pièces, il était le centre de toutes les activités politiques, religieuses, commerciales et culturelles de l’Etat. Il fut entièrement détruit vers 1700 av. J.-C., sans doute à la suite d’un incendie ou d’un tremblement de terre. Un nouveau palais plus grand et plus élaborécoïncidant avec l'apogée de la civilisation minoenne fut alors édifié sur les ruines du précédent.Knossos est le plus impressionnant des palais minoens (22 000 m²) avec 1 300 pièces reliées par des couloirs autour d'une cour principale, 5 étages et un impressionnant propylée (entrée monumentale soutenue par 4 piliers). Il compta jusqu'à 15 000 habitants.Il est indispensable de faire appel à un guide agréé pour tenter d'en comprendre les principaux secrets.Il était sophistiqué, avec des systèmes de drainage et des quarts enfoncés dans la terre, des maisons luxueuses d’une hauteur de cinq étages et des fresques ornant les murs. Finalement, il a lui aussi été frappé par un tremblement de terre et abandonné vers 1600 avant J.-C.
Selon la tradition, Dédale, le talentueux architecte, construisit à Knossos un palais immense et compliqué (appelé aussi labyrinthe) à la demande du roi Minos qui voulait y enfermer le Minotaure, homme à tête de taureau. Ce monstre, qui se nourrissait de chair humaine, était né de l’union de la reine Pasiphaé (la femme du roi Minos lui-même) avec un taureau blanc envoyé par Poséidon. Tous les neuf ans, les Athéniens devaient livrer sept garçons et sept filles pour satisfaire son appétit. Thésée, après avoir séduit Ariane, la fille de Minos, réussit à tuer le Minotaure et sortit du palais en vainqueur grâce au fameux fil d’Ariane qui lui permit de retrouver son chemin dans le labyrinthe.

Le premier à s’intéresser au site de Knossos fut un Crétois, Minos Kalokairinos, marchand à Héraklion qui entama les travaux de fouilles en 1878. Les propriétaires turcs refusèrent de vendre le site aux archéologues du monde entier attirés par sa découverte. L’Américain Stillman, l’Allemand Schliemann et le Français Joubin échouèrent dans leurs tractations. Il fallut attendre la libération de la Crète en 1898 afin que le site devienne propriété de l’Etat et que l’Anglais Arthur Evans achète le site avec ses propres fonds, en 1899. Il y travailla sans relâche pendant plus de 40 ans. C'est la statue de son buste qui nous accueille.
En quelques années, Evans mit au jour le palais, puis confia à des collaborateurs la tâche de reconstituer le site du mieux possible. Jusqu’à sa mort, en 1941, Evans œuvra à rendre à Knossos sa splendeur passée et rédigea une longue synthèse de ses recherches dans un ouvrage de référence en six tomes qui constitue l’un des plus importants travaux portant sur la civilisation minoenne.Après sa mort, Anglais et Grecs unirent leurs efforts pour continuer les recherches et la reconstitution du site qui se poursuivent jusqu’à nos jours. Aujourd’hui, la reconstruction d’Evans est contestée par certains archéologues. Il n'empêche que grâce à lui les tablettes d’argile miraculeusement retrouvées sur le site ont permis le déchiffrage de l’écriture linéaire B, composée d’une centaine de signes phonétiques équivalant chacun à une syllabe, et qui serait à l’origine de la langue grecque. Le contenu de ces tablettes relève surtout d’une minutieuse comptabilité de Knossos sans donner d’autres indications que des chiffres sur la vie du palais.























