Magazine Culture

"Nore" de Philippe Paternolli

Par Cassiopea

Nore
Auteur : Philippe Paternolli
Éditions : du Caïman (23 Mars 2023)
ISBN : 978-2493739070
220 pages

Quatrième de couverture

Qu’est-ce qui peut bien relier Frédéric Erno, guitariste de blues en panne d’inspiration, réfugié dans une ancienne ferme transformée en studio d’enregistrement au pied du pic de Nore, et toute une série de meurtres sans liens apparents entre eux ? Serait-ce son frère, jeune lieutenant de police ? Sa compagne qui réalise un tour du Monde, embarquée sur un cargo ? Ou peut-être ce journaliste qui rôde sur le massif et semble sur le point de démasquer un mystérieux médecin aux motivations troubles ?

Mon avis

Vincent Erno est un personnage récurrent de Philippe Paternolli (il y a une dizaine de romans le mettant en scène). Nore a été re écrit récemment mais il s’agit de la première intrigue où apparait Vincent en tant que lieutenant de police.

Avec ses collègues, ils sont confrontés à une série de crimes particulièrement sordides. S’agit-il d’un tueur en série ? Comment sont choisies les victimes ? Les policiers décident de ne pas trop en dire dans la presse et l’assassin enrage. Laissant des indices sur les lieux où il officie, il n’a toujours pas été « coincé ». Il faut être en avance d’un coup sur lui pour espérer quelque chose mais comment s’y prendre ? Il provoque les enquêteurs mais dans quel but ? Quelle « reconnaissance » recherche-t-il ?

En parallèle, Frédéric, le frère du lieutenant, guitariste de blues, s’isole vers le pic Nore pour retrouver l’envie de composer et renouer avec le succès. Sa compagne est partie sur un paquebot pour voyager. Cette césure va-t-elle être profitable à leur couple ou pas ? Frédéric a besoin de créer, il cherche comment faire, le déclic viendra ou pas… Une rencontre va sans doute être l’occasion de recouvrer un peu d’inspiration.

Les deux frères ne sont pas les meilleurs amis du monde. Leur univers sont totalement opposés et la communication n’est pas fluide. Pourtant, quelque chose relie les événements auxquels ils sont confrontés chacun de leur côté. En dire plus serait risqué, je ne veux rien dévoiler car le roman vaut le détour.

J’ai lu que Philippe Paternolli était un très bon photographe (d’ailleurs les photos de couverture de ses titres sont des clichés personnels). Il a un site qui vaut le détour. Il manie bien l’objectif, jouant avec la lumière qui sublime ce qu’il veut montrer. Et bien avec les mots, c’est la même chose ! Son écriture est tonique, nerveuse, épurée, chaque phrase fait mouche. Cela donne beaucoup de rythme au texte car il n’y a aucune fioriture, rien n’est délayé. Il a un style percutant. Son récit met en valeur des protagonistes au caractère bien trempé et de l’action. Les dialogues sont également très vifs.

Je ne sais pas comment l’auteur construit ses histoires. Mais une chose est sûre : ça bouge, ça vit, ça remue, c’est parfois sanglant mais entre les lignes, on sent les fêlures des individus. Même certains « méchants » ont une faille, presque une excuse à leur comportement irrationnel et violent. Pas toujours bien entendu, car quelques-uns sont de réelles crapules qui ne méritent pas de s’en sortir.

Je trouve intéressant de nous montrer que les hommes et les femmes peuvent avoir deux « facettes ». C’est présenté avec des interrogations tout à fait humaines qui montrent que parfois, les individus sont entraînés dans des actes qu’ils ne maîtrisent plus parce qu’ils sont allés trop loin.

Ce recueil est prenant, captivant, sans temps mort. J’aime beaucoup lire cet écrivain, sans doute parce qu’il sait créer une atmosphère avec un suspense qui va crescendo, nous prenant en otage car on n’a pas du tout envie de lâcher le bouquin. C’est un vrai plaisir de lecture !



Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazines