Pomes Penyeach, de James Joyce, traduit par Bernard Pautrat (éd. Allia)

Publié le 25 juin 2023 par Onarretetout

On se dit, en ouvrant ce petit recueil de poèmes, que celui qui les a écrits est un virtuose des mots. Et, dès le titre, on s’interroge : Pomes fait bien sûr penser à poèmes (en anglais poems) : une lettre a été déplacée dans le mot. Soit les poèmes n’en sont pas, soit il faut lire ce vers à la fin du onzième poème : « Pluck and devour » (« Cueille et dévore »). Que cueillir et ainsi dévorer ? Un coeur, « sang salé » ? une pomme (à quoi il manquerait un m, un « aime ») ?
Ces treize poèmes rassemblés, choisis sans doute parmi de nombreux écrits entre 1904 et 1924, et apportés à Sylvia Beach en 1927, cinq ans après la publication par celle-ci du monumental Ulysses, ces treize poèmes, assez courts expriment une profonde tristesse, la tristesse de chaque jour suivant un autre jour, affichant une fausse légèreté, « pure joie, pure angoisse »