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Critique: «Lonely Planet» d’OnStage Playhouse, un portrait émouvant de la perte et de l’amitié éternelle

Publié le 25 juin 2023 par Mycamer

Une seule chaise vacante peut remplir une pièce entière de vide. Imaginez deux. Puis trois. Puis quatre. Puis plus.

Les chaises et leurs rappels de ceux qui les occupaient autrefois commencent à encombrer un petit magasin de cartes dans l’émouvant “Lonely Planet” de Steven Dietz. Ils sont livrés au propriétaire angoissé Jody avec une régularité inquiétante par son ami Carl. De l’autre côté de la porte du magasin, où s’affiche de plus en plus souvent le panneau « Désolé, nous sommes fermés », une maladie dévastatrice rôde.

Au OnStage Playhouse de Chula Vista, l’éloquence de la pièce de 30 ans de Dietz qui se déroule pendant les terrifiantes premières années de l’épidémie de sida est honorée par deux performances sincères – du directeur artistique du théâtre James P. Darvas dans le rôle de Jody et de son directeur marketing Salomon Maya dans le rôle de Carl – et sous la direction réfléchie de Teri Brown qui met l’accent sur la compassion et le lien indéfectible des personnages face à la peur.

Carl, que Jody décrit comme ayant “l’énergie de huit et la patience d’un”, ne veut rien de plus que faire sortir son ami des murs remplis de cartes dans lesquels il s’est retiré 24h/24 et 7j/7. Alors qu’il prétend, comme un jeu pour la distraction des deux hommes, être quelqu’un qui restaure des œuvres d’art, répare des vitres d’automobiles brisées ou fait des reportages pour un tabloïd, ce que fait réellement Carl est d’essayer de maintenir en vie la présence d’amis perdus.

Les cartes de Jody, et en particulier la carte controversée de Mercator avec ses continents et pays surdimensionnés ou sous-dimensionnés, sont devenues sa reconnaissance d’un monde déformé. Les rêves qu’il raconte à Carl se retrouvent toujours dans des tenues achetées dans une friperie qui le placent sous l’apparence, disons, d’un pompier ou d’un boxeur qui devient inévitablement frigorifié par la peur, incapable d’invoquer la bravoure requise. Malgré tous les jeux de mensonges (et même un duel haletant d'”épées”) que lui et Carl jouent dans son refuge, Jody sait qu’il doit s’aventurer à l’extérieur. Il doit être testé. Dans les deux sens du terme.

Alors que les chaises se multiplient sur scène, les enjeux aussi.

James P. Darvas, voleur, comme Jody et Solomon Maya comme Carl dans

James P. Darvas, voleur, comme Jody et Solomon Maya comme Carl dans “Lonely Planet” de OnStage Playhouse.

(Avec l’aimable autorisation de Daren Scott)

Darvas minimise si habilement le Jody refoulé que lorsqu’il s’effondre à un moment donné, le moment est d’autant plus écrasant et brut. Carl de Maya est toujours l’aiguillon, le contrepoint de joute, le jeu d’acteur et infatigable au profit de Jody.

La chanson préférée de Jody est “With A Little Help From My Friends” des Beatles, interprétée par Joe Cocker. Lui et Carl sont amis mais plus que ça. Ils ne sont peut-être pas amants, mais ils s’aiment. C’est le centre de « Lonely Planet » et son confort.

Le magasin de cartes dans une ville non identifiée est finement détaillé sur un décor de Patrick Mason, tandis que l’éclairage de Kevin « Blax » Burroughs tout au long de la production facilite subtilement l’humeur et l’émotion. Pendant les transitions de scène, projetés sur un écran adjacent, des clips de performance du concert Live Aid de 1985 évoquent l’exaltation d’une décennie sombre, mais aussi un rassemblement de personnes à l’esprit humanitaire.

Le Freddie Mercury Tribute Concert for AIDS Awareness n’aura lieu que sept ans plus tard. Comme le souligne «Lonely Planet», trop de ceux qui ont combattu le combat héroïque ont été évités.

Peut-être que leurs chaises vides ont survécu.

‘Planète seule’

Quand: 20h les jeudis, vendredis et samedis, 17h les dimanches. (Représentation à 20 h le lundi 3 juillet.) Jusqu’au 16 juillet.

Où: OnStage Playhouse, 291, 3e avenue, Chula Vista

Des billets: Payez ce que vous pouvez (10 $ minimum pour les commandes en ligne)

Téléphone: (619) 422-7787

En ligne: onstageplayhouse.org

Coddon est un écrivain indépendant.

to www.sandiegouniontribune.com


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