Je sais en apprécier certaines choses, mais dès l'été j'ai hâte à l'automne. D'autant plus que désormais, je suis malade pendant les 4-5 maudits mois.
Qu'on tente de me convaincre de toutes les manières possibles, l'été reste médiocre pour moi en général. Les vacances forcent une diminution de l'efficacité en général, offre de dures à justifier deux semaines d'inactions aux travailleurs et travailleuses de la construction, nous forcera brutalement à encager nos piscines d'ici deux étés même si il est impossible d'atteindre celle-ci sinon par une porte patio barrable au sommet d'une galerie, et dans toutes les stations télés, radios, les équipes d'été sont mises en place avec des résultats parfois aussi amusants que catastrophiques.
Vous remarquerez les nombreux impairs et les drôles de têtes, et drôles de voix au micro, qui sont testées dans nos télés, particulièrement aux nouvelles, d'ici août.Je suis allé courageusement affronter un entrepôt Costco samedi a une heure obscène: 14h00. Obsène parce que c'était jour de pluie et que cette heure a donné amplement le temps aux banlieusards de se dire longuement après un café étiré jusqu'à midi, "Bon! Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui si il pleut comme ça?"
En banlieue sans imagination il y a 2 choix. Dans les entrepôts ou les magasins. Ma fille, travaillant dans une boutique de notre banlieue, a confirmé qu'à la fin de la journée ils avaient été félicités pour le 110 000$ qu'ils avaient fait faire à la bannière, ce seul samedi-là. J'ai donc bravé l'idiotie et me suis rendu au Costco où j'y ai croisé, avec amusement, un jeune homme dans les fonctions de goûteurs qui se concentrait sur son téléphone dans le secteur des fruits, pendant que son kiosque était laissé aux clients qui sa gavaient au plus gourmand de tout ce qu'ils pouvaient prendre. Un maitre laissant ses chiens manger en paix. Il ne se souciait pas de son kiosque de goûteur du tout. Avec la pandémie, le marché du travail a été bouleversé. On ne travaille plus nécessairement au bureau. Ni n'importe où. En fait oui, on se met à travailler n'importe où parce que les besoins sont devenus nécessaires partout, et parfois à des salaires indécents issus du désespoir des entreprises, mais le gros bout du bâton semble désormais placé chez les employés qui ont l'embarras du choix, et parfois de très généreux salaires pour des corvées que personne ne veut vraiment faire.Plus loin, le même jour, nageant dans la foule avec mon panier comme une fourmi au royaume de la reine Costco, je me suis rendu aux caisses en quelques 25 minutes (pour faire 300 pieds). Mon regard et celui de plusieurs autour s'est amusé de voir une autre jeune homme, un exposant, qui lui devait parler de bain Jacuzzi, parfaitement couché dans ce bain, téléphone en main, en inévitable pause.
C'était de drôles d'images. Mais tout à fait estivales. La pandémie a aussi créé quelque chose de nouveau. L'envie de ne plus faire d'efforts pour être présentables. Chez Costco plus que n'importe où, les gens sont souvent en pyjama, et l'été, en boxers ou en jaquette. C'est absurde. Et pas souvent heureux.
Mais hey ! en banlieue, l'esthétique est souvent larguée.
Ce qui m'étonne toujours un peu aussi est que les stations radios, aux animateurs moins que décents, l'été, du moins sur les ondes de radios commerciales, semblent courir au ver d'oreille. On passe beaucoup de temps à essayer de trouver "le hit de l'été" et on en essaie plusieurs avant de trouver "le bon" ce qui fait que ce sont presque toujours les mêmes chansons qui jouent trop longtemps, trop souvent, trop forts.
La radio et la télé ne sont pas toujours médiocres puisque certains y font leur "ligues mineures" (ce qui reste réducteur) comme Charles Lafortune qu'on avait découvert à la barre d'une émission estivale. Patrick Masbourian qu'on avait aussi découvert animer à la radio tout un été, avec beaucoup de talent. Les soeurs Lépine-Blondeau qui avaient proposé un concept très cool de fraternité entre personnalités connues. Et surement plein d'autres. Mais l'été, c'est le bruit. Et dans le bruit et l'agitation, beaucoup de choses se perdent.L'été, je le vis comme une micro agression. Je sais aussi que le lecteur vivra une micro agression de me lire le dire mais je préfère nettement l'automne et l'hiver.
Et l'été, je fais avec. Vraiment. Esquivant souvent toutes les règles qu'on s'invente impliquant la conjugaison du verbe falloir.
Y a pire comme souffrance. Mais cette brise d'automne qui me caresse la joue...