Sa biographie de Vladimir (960 – 1015), le fondateur de la Sainte Russie, descendant direct du chef viking Rurik contemporain de Charlemagne, prend ses sources aussi bien dans les rares chroniques que les légendes, et tient autant de la biographie que de l’hagiographie.
Ecrite à l’époque de l’URSS, elle éclaire le conflit d’aujourd’hui, tant du point de vue des Ukrainiens que des Russes.
En fait, la Russie ne serait rien aujourd’hui sans ses origines qui se situent entre Cherson et le lac Ladoga.
Ses racines sont à Kiev, berceau de la conversion de Vladimir, son fougueux Grand Prince – contemporain de notre Hugues Capet - qui sut se montrer magnanime envers les villes qu’il avait conquises, et baptiser tout son peuple, établir sa puissance par de judicieuses alliances, structurer son clergé, fixer la langue malgré les assauts postérieurs des Tatars.
Vladimir Volkoff n’a jamais fait mystère de son attachement au principe monarchiste et chrétien. Son style est plein d’humour, il se lit de façon très fluide, malgré un évident souci de convertir à son tour le lecteur.
On s’habitue à parcourir les immensités du territoire de la Baltique à la mer Noire, les circuits du commerce, le tropisme vers l’Occident mais aussi la rivalité avec Byzance, le rôle de rempart à l’est contre les envahissements des hordes bulgares et asiatiques.
On y découvre la signification du blason brodé sur les T-Shirts de combat du Président Zelensky : le trident qui fut l’emblème des Rurikides et figure déjà sur une monnaie frappée du temps de Vladimir …
Effectivement, le lecteur n’est pas loin de penser que, dès l’origine, c’est la Fédération de Russie qui a été soumise par l’Ukraine et non l’inverse.
Vladimir, le soleil rouge, biographie de Vladimir Volkoff – traduit de l’anglais par Gérard Joulié (1981), Edité chez Julliard-l’Age d’homme, 410 p.