Kandahar // De Ric Roman Waugh. Avec Gerard Butler, Navid Negahban et Bahador Foladi.
Avec Kandahar, Ric Roman Waugh nous offre un nouveau film brut. Si j'ai beaucoup aimé Greenland (2020), Kandahar est dans la même lignée : une volonté de réalisme de terrain qui se ressent du début à la fin du film. J'aime bien les films d'action et de guerre qui offrent des spectacles visuels. Les explosions en tout genre dans tout le film sont séduisantes et viennent rappeler ce bon vieux cinéma d'action qui a tendance à manquer aujourd'hui. Kandahar n'est pas un film sur des éléments technologiques mais un film brut, sur le terrain, dans le désert afghan. Je ne viens pas chercher nécessairement du réalisme dans Kandahar (car je suppose que certains moments sont clairement là pour les sensations) mais le film ne cherche jamais à nous ennuyer. Ce dont le film manque malgré tout c'est d'un peu plus de profondeur. Disons que le film préfère l'action (qui est très jolie à l'écran) à la profondeur de ses personnages et son récit. On est alors face à une escalade de faces à faces musclés. C'est pas mal mais on pouvait attendre plus avec la thématique traitée.
Tom Harris est un agent secret de la CIA infiltré au Moyen-Orient. Une fuite des renseignements révèle son identité alors qu'il est en mission. Coincés au cœur d'un territoire hostile, Harris et son interprète afghan Kahil, doivent se frayer un chemin hors du désert jusqu'à Kandahar, leur point d'exfiltration, tout en échappant aux forces spéciales d'élite qui les pourchassent. La course contre la montre commence.
Ce nouveau film d'action géopolitique manque donc de quelque chose pour nous attacher aux personnages. Si les décors sont magnifiques, que Gerard Butler continue de faire le boulot (troisième fois qu'il passe devant la caméra du réalisateur), il manque tout de même un peu de frissons. Les scènes d'explosion filmées sous tous les angles sont impressionnantes et permettent de pénétrer le récit et rester au fond de son siège mais ce n'est pas suffisant à mes yeux. L'histoire de base est assez simple et s'inscrit parfaitement dans ce retour joyeux du cinéma d'action américain d'une autre époque initié par Top Gun Maverick mais contrairement à ce dernier, Kandahar manque de développement de ses personnages. L'autre problème de Kandahar c'est sa multitude d'intrigues différentes. A vouloir traiter autant de sujets et de personnages en même temps, le film ne permet pas donner assez de temps à tout le monde et cela se ressent. Mitchell LaFortune, le scénariste du film, s'est pourtant inspiré de sa propre expérience pour le scénario.
En effet, ce dernier a été officier de la CIA en Afghanistan. Mais avoir vécu des évènements ne suffit pas à savoir écrire un script qui vaut le détour. Il y a des éléments qui viennent ajouter une forme de réalisme à l'ensemble mais cela manque d'intensité et de sentiment de danger. C'est d'ailleurs surprenant car je m'attendais justement à quelque chose de beaucoup plus brut. Gerard Butler n'a plus rien à prouver et fait le boulot demandé. Il entre dans le moule qu'il s'est construit ces dernières années au cinéma.
Note : 5.5/10. En bref, le réalisateur nous en met plein les yeux avec son lot d'explosions dans le désert afghan (enfin, d'Arabie Saoudite pour être précis) mais le scénario manque un peu de profondeur.
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