“Chaque peintre se peint lui-même”, a noté le politicien de la Renaissance Cosimo de ‘Medici, répétant une maxime largement répandue dans l’Italie du XVe siècle selon laquelle le style d’un artiste était en quelque sorte une expression de sa personnalité. Au fil du temps, ce concept d’un tableau comme autoportrait de substitution a pris une dimension existentielle, les artistes s’exprimant psychologiquement aussi bien que physiquement sur la toile.
Comme le dit l’artiste profondément moral Basil Hallward dans Oscar Wilde La photo de Dorian Gray: ‘Chaque portrait peint avec émotion est un portrait de l’artiste, pas du modèle.’
De telles idées sont étudiées dans une nouvelle exposition chez Christie’s à Londres pour célébrer la réouverture tant attendue de la Galerie nationale du portrait. L’individualité : explorations de l’être et du devenir dans l’art des 20e et 21e siècles fonctionne jusqu’au 13 juillet 2023 (et en ligne jusqu’au 31 août) et est, selon Imogen Kerr, spécialiste senior en Art impressionniste et moderneune manière « d’explorer différentes manières de communiquer l’expérience humaine ».
Le spectacle de 35 peintures commence par un candide autoportrait par le peintre postimpressionniste français Suzanne Valadon. Dans le tableau — réalisé en 1917, alors qu’elle avait 52 ans — Valadon se confronte au regard masculin, préfigurant des autoportraits interrogateurs d’artistes d’après-guerre tels que Alice NéelCaroline Coon, Tracey Emin et Zeng Fanzhi. L’exposition se termine par une image discrètement subversive par le peintre sud-africain contemporain Cinga Samsonun artiste connu pour remettre en question les clichés occidentaux sur l’identité africaine.
L’un des temps forts de Individualité est un portrait de Neel de sa belle-fille, Nancy Greene. Selon Maggie Kwiecien, directrice associée de Ventes privéesdans la vidéo ci-dessus, la peintre new-yorkaise se décrit souvent comme une “collectionneuse d’âmes”.
Neel scrutait attentivement ses sujets pour saisir une idée de leur vie intérieure émotionnelle et de leurs vulnérabilités psychologiques. C’est la peinture comme psychiatrie, Nancy faisant preuve d’une intelligence anxieuse face à l’imminence de la maternité. “Son style était si défini, et pourtant l’individu dans chaque peinture est si unique”, déclare Kwiecien.
Est également inclus une peinture par Léonora Carringtonqui a émergé comme une figure éminente du mouvement surréaliste à travers des œuvres explorant les thèmes de la transformation et du subconscient.
“Carrington a utilisé le surréalisme pour transmettre un sentiment de soi au-delà de l’objet masculin du désir”, explique Kerr. L’artiste a incorporé des créatures récurrentes, des symboles et des figures emblématiques dans ses peintures comme indices de sa mythologie privée. Cela dit, elle se méfiait de l’interprétation. « Ne psychanalysez pas mes peintures », a-t-elle conseillé à un intervieweur. « Si vous continuez, je vais faire grève.
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Ce n’est pas un problème pour la peintre contemporaine Tracey Emin, connue pour ses œuvres autobiographiques. Récemment, l’artiste de 59 ans a été extrêmement honnête au sujet de sa maladie. Tu as porté mon âme (2019), une peinture exubérante réalisée à la suite de son traitement contre le cancer, capture l’anxiété et l’euphorie d’être en vie.
“C’est une œuvre tellement puissante”, déclare Kwiecien. Kerr est d’accord, ajoutant: «L’idée d’individualité est celle que nous considérons comme représentant à la fois l’identité fixe et l’identité évolutive. Les œuvres de cette exposition capturent une étonnante diversité d’approches, et ce sont ces efforts pour communiquer, en toute honnêteté et avec courage, qui offrent la plus grande beauté.
Image principale, dans le sens des aiguilles d’une montre à partir du haut à gauche : Amoako Boafo (née en 1984), Portrait2018. Huile sur papier. 35⅜ x 26 po (90 x 66 cm); María Berrío (née en 1982), Je ne suis pas d’ici, je ne suis pas de là-bas2016. Aquarelle, acrylique, feuille d’or, paillettes et collage de papier de riz japonais sur toile. 48 x 60¼ po (122 x 153 cm); Vojtěch Kovařík (né en 1993), Bataille2019. Acrylique et bombe de peinture sur toile. 78¾ x 78¾ po (200 x 200 cm); Léonora Carrington (1917-2011), Beffroi1988. Détrempe sur Fibracel. 14⅞ x 30 po (37,8 x 76,2 cm); Ewa Juszkiewicz (née en 1984), Portrait de Carol Rama2014. Huile sur toile. 19¾ x 15¾ po (50 x 40 cm); Lucian Freud (1922-2011), Portrait d’un hommevers 1955. Huile sur toile. 20⅛ x 16⅛ po (51 x 41 cm). Tous travaux prix sur demande. Offert en L’individualité : explorations de l’être et du devenir dans l’art des 20e et 21e sièclesexposée jusqu’au 13 juillet 2023 chez Christie’s à Londres, et disponible en ligne jusqu’au 31 août
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