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La petite famille d'Ismaël Beah : l'entraide, moyen de survie

Par Filou49 @blog_bazart
jeudi 22 juin

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" Dans la vie, il faut toujours s'amuser tant qu'on peut, parce que le reste du temps il faut se battre." Cinq orphelins devenus une famille dans un pays malade de la corruption et de la pauvreté. Cinq va-nu-pieds qui se sont créés un foyer chaleureux, un havre de paix dans la carlingue d'un avion.  Cinq solitudes, dont on ne saura jamais rien de la vie d'avant, qui se sont rencontrées et reconnues. L'entraide dans la rue est une question de survie.  Trois garçons et deux filles qui mettent leurs joies, leurs tristesses et leur débrouillardise en commun pour affronter la vie. Dans ce pays d'Afrique dont on ne connaîtra jamais le nom, deux mondes cohabitent sans jamais se rencontrer, la ville basse, grouillante où tout peut arriver et la ville haute du monde opaque des dirigeants et de leurs familles. Lorsque Elimane, l'aîné de la "fratrie" fait la connaissance d'un homme d'affaire qui lui offre un "travail" régulier et que Koudiemata devient  l'amie d'une jeune fille des beaux quartiers en quête d'aventure, les fondations de la petite famille se fissurent.

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Roman de l'instant. Au plus près de Koudiemata et d'Elimane, Ishmael Beah s'attache à ses deux jeunes héros.  C'est par leurs yeux, leurs émotions et leurs sentiments qu'il nous raconte son Afrique. Un regard d'enfant, symbole d'un avenir que l'on voudrait radieux pour eux.  Le constat d'un continent qui peine à se guérir de son passé colonial et à se sortir d'un système affairiste et politique corrompu. "La petite  famille" est un beau roman d'apprentissage mais aussi un conte africain réaliste à l'écriture tendre et vive à la fois et d'une forte et brûlante actualité. 
" Elimane ne voulait pas se frotter à la folie grandissante du débarcadère, mais il savait qu'il fallait en être pour montrer un peu de son désespoir. Les vendeurs à proximité, ou toute personne s'en sortant assez bien pour s'offrir les services des gens comme lui, devaient recevoir l'assurance que ceux qu'ils envisageaient d'engager étaient dans un état de misère suffisant pour recevoir le plus bas salaire possible en échange de leur travail et ne jamais parvenir à se tirer de cet état. Ainsi, les patrons recevaient la confirmation de leur propre importance. Le syndrome du peuple d'en bas qui reste en bas, comme l'appelait  Elimane."

 Ishmael Beah nous avait épatés avec “Le chemin parcouru”, son autobiographie dans laquelle il racontait ses années d’enfant-soldat enrôlé de force dans la guerre civile en Sierra Leone.

Avec ce premier roman,  il confirme avec force qu'il est un vrai écrivain!La petite famille;    Ishmael Beah Albin Michel

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