Les Rascals // De Jimmy Laporal-Tresor. Avec Jonathan Feltre, Angelina Woreth et Missoum Slimani.
Pour un premier long métrage, Les Rascals a le mérite de surprendre et de marquer les esprits. La thématique du racisme en France n'est pas nouvelle et a déjà été traitée des dizaines de fois. Pour autant, c'est la premier fois dans mon esprit que je vois un film aborder le thème des skin de Paris qui, dans les années 80, ont fait des ratonades sans se soucier de la justice. Les sujets de Les Rascals sont forts et traités avec une forme de violence qui a le mérite de rester en tête une fois le film achevé. Les Rascals c'est une histoire de jeunes de banlieue qui profitent de la vie et qui vont rapidement découvrir l'horreur du monde extérieur (et notamment de Paris). Les Rascals nous présente ce groupe de façon insouciante au départ avant que la violence ne monte crescendo pour délivrer quelque chose de choc à la fin. Mais si Les Rascals parle de l'oppression du passé, la thématique reste malheureusement très actuelle. Au début on sent que Jimmy Laporal-Tresor est assez timide dans la façon d'aborder son sujet. Peut-être aussi pour nous attacher plus facilement aux personnages.
Les Rascals, une bande de jeunes de banlieue, profite de la vie insouciante des années 80. Chez un disquaire, l'un d'eux reconnait un skin qui l'avait agressé et décide de se faire justice lui-même. Témoin de la scène, la jeune sœur du skin se rapproche d'un étudiant extrémiste qui lui promet de se venger des Rascals. Alors que l'extrême droite gagne du terrain dans tout le pays, la bande d'amis est prise dans un engrenage. C'est la fin de l'innocence...
Et une fois que celui-ci prend confiance, alors Les Rascals devient d'autant plus fort et marquant. Le film sait parler de son époque. On sent que le scénariste et réalisateur sait de quoi il parle quand il parle des années 80. C'est très soigné de ce point de vue là et la reconstitution, sobre, fonctionne à merveille. Les Rascals n'échappe pas à quelques défauts inhérents au rythme du récit mais le casting de jeunes est solide et le réalisme du récit en fait un film nécessaire. Nécessaire pour rappeler que la violence naît toujours quelque part et qu'elle n'est pas créée automatiquement par les banlieues. Jimmy Laporal-Trésor décide donc de discuter des problèmes de société englués dans sa xénophobie constante. C'est marquant car justement le film décide de ne jamais travestir le sujet et préfère montrer les choses de but en blanc. Si certains moments d'ultra violence se déroulent hors caméra (comme lorsqu'un jeune est tabassé par la police), le film suit malgré tout l'escalade de la violence et comment celle-ci est née à cette époque. C'est fort et réussi.
Note : 7/10. En bref, un film marquant qui, en utilisant le passé, soulève un problème majeur de notre société actuelle.
Sorti le 11 janvier 2023 au cinéma - Disponible en VOD et DVD