21 JUIN 2023, Salon du Bourget – Aujourd’hui, les données (leur accès, leur possession) sont devenues un enjeu. En effet, une copie physique d’un objet ou d’un équipement ne permet plus d’en faire un équivalent : seules les données ayant permis sa fabrication permettent d’en faire une copie fonctionnelle. Ainsi certaines données de fabrication, d’utilisation d’un objet, de santé d’une population, de finances d’un état sont devenues des données sensibles dont l’accès doit parfois être limité au niveau d’une société ou d’un état.
La cybersécurité est un premier moyen pour remplir ce but mais il est inefficace contre les règlementations extraterritoriales comme par exemple celle des USA qui autorise l’accès à toutes les données qui utilisent un support (comme un cloud des GAFA) ou un logiciel US.
Ainsi tout comme la terre, l’air, la mer et les fréquences sont des domaines de souveraineté d’un état, les données (leur accès, leur possession) en est devenu un autre.
Pour Dassault Aviation « prime contractor » de l’avion de combat de nouvelle génération SCAF et face à la multiplicité des données devant être stockées, Il était logique de se poser la question sérieuse de savoir où stocker les données sensibles. Non seulement pour stocker mais aussi pour utiliser des outils à placer sur un Cloud dès lors que Dassault Aviation travaille dans le domaine de la défense.
Dassault Systèmes et Dassault Aviation sont arrivés il y a quelques années à la conclusion que seul un Cloud souverain, physiquement placé dans un endroit sécurisé, permettant aux données sensibles d’être stockées, d’être exploitées par des logiciels hébergés sur ce Cloud et sécurisés permettait de répondre au besoin de souveraineté exigible par toute entité en charge de données sensibles. Le Cloud souverain étant par définition et construction conçu comme un outil hors d’atteinte de toute règle d’extraterritorialité, totalement sécurisé et permettant à toute entité de garantir un accès à ses données sensibles aux seules personnes autorisées. Dassault Systèmes, leader mondial des logiciels et fournisseur du software 3D Experience utilisé par une grande partie de l’industrie et Dassault Aviation concevant ses avions avec ce logiciel ont donc défini ce concept de Cloud souverain, avec l’idée que cet outil devait être accessible paramétrable et utilisable par toute entité cherchant à protéger ses données.
Pour qu’on puisse parler de Cloud souverain européen, Dassaut Aviation et Dassault Systèmes en ont alors parlé à la Commission Européenne Mr Thierry Breton : « Il y a des solutions, ce n’est pas une fatalité que les solutions soient américaines et pour montrer qu’on est capables on a besoin de dire que les GAFA ne sont pas forcément partie intégrée de ces solutions de cloud ».
Que certains les utilisent parce qu’ils imaginent être protégés, ils en assument la responsabilité, mais chez Dassault, dans ces domaines de souveraineté, il n’y a pas que la défense mais tous types de sociétés et d’administrations souhaitant une stratégie plus hermétique en termes de stockage de données.
Donc il apparaît évident qu’avec le SCAF, il y aura de nouveaux partenaires étrangers, et il y aura besoin de stocker et d’échanger dans un cloud souverain et sécurisé, avec plusieurs niveaux :
– Le premier niveau permet des échanges entre les participants à un projet
– Le deuxième niveau cloisonne les données et laisse ces données accessibles uniquement à chaque participant du projet
– Le troisième niveau est le plus sécurisé et limité à un seul utilisateur dont les données sont très sensibles (défense nationale, santé de la population d’un état, données d’un projet sensible, etc)
Partant ce de concept de Cloud souverain défini il y a quelques années, Dassault Systèmes et Dassault Aviation ont développé sans financement étatique une solution hardware et software utilisant des outils déjà développés par Dassault Systèmes et largement utilisés comme « Outscale »
Ainsi ils ont apporté la preuve qu’ils étaient capables de réaliser des Clouds sûrs et efficaces.
Cette réussite a connu une deuxième étape, la création d’un partenariat public/privé financé par la CDC (Caisse des Dépôts et Consignation) pour les grandes administrations.
Le groupe Dassault démontre avec cette annonce faite au Salon du Bourget le 20 juin 2023 que ce Cloud dédié souverain est un tremplin pour des projets sensibles pour la coopération française et européenne et constitue une preuve majeure que ce Cloud peut être compétitif, fiable et sécurisé, que Dassault Systèmes sera amené à en produire des similaires pour chaque pays. On est capable en France et en Europe de faire des leaders mondiaux, de faire des Clouds de haute sécurité. Nadia Didelot pour Aeromorning.