Après le musée archéologique d’Heraklion et avant le Palais de Knossos, voici le Saint Monastère de Toplou.
Il a été fondé au 14ème siècle et il est situé à la pointe orientale de la Crète à une quinzaine de kilomètres de Sitia qui est une des zones vinicoles les plus importantes de Crète.
Les moines élaborent l’une des meilleures huiles d’olive (biologique de surcroît) de Crète et poursuivent la culture de la vigne sans utilisation de pesticides sur 350 acres. Leurs vins sont réputés, particulièrement le blanc.Ils seraient vinifiés dans des installations modernes avec un haut savoir-faire mais je ne peux en attester puisque nous n’y sommes pas entrés. Une dégustation fort sympathique a néanmoins été organisée pour nous dans une petite cour intérieure.
J’en parle ici. Et nous avons aussi respiré les parfums odorants de toutes les plantes aromatiques qui mettent de la couleur sur le chemin menant vers l’intérieur. Plusieurs illustrent cet article consacré à la flore crétoise.Ce qui m’a frappée à l’arrivée, et cela d’autant plus que c’était mon premier regard sur la Crète, c’est un vieux moulin dont je n’ai pas vu l’ancien mécanisme de broyage car nous ignorions qu’il était visitable.A l'extérieur de l'enceinte, et à l'opposée de l'autre côté de la route, se dresse l'église vénitienne de Timios Stavros « la Sainte Croix » paraissant bien petite au regard des immenses éoliennes modernes qui se profilent désormais sur la ligne d'horizon.L’emploi du temps étant serré nous n’avons visité que le monastère. Edifié comme une forteresse, il fait honneur à son nom, Toplou, qui est d’origine turque et signifie « armé d’un canon ». Il est entouré d’un épais mur de pierres car il était destiné à protéger les moines des incessantes attaques des pirates. Il joua un rôle décisif dans la guerre contre les Turcs, et fut aussi un lieu de protection pendant la Seconde Guerre mondiale.Ayant à plusieurs reprises abrité des partisans il est logique qu’on puisse y voir la plus importante collection d’armes de toute la Crète, de la lutte pour l’indépendance de 1821 à la Seconde Guerre mondiale. Les parties les plus anciennes datent du XIV° mais il a été reconstruit au XV° siècle, sous l’occupation vénitienne sur les ruines d’un ancien temple. Le sol de la cour intérieure est pavé de belles calades.On remarque une stèle, incrustée dans le mur et protégée d’un verre, datant du II0 siècle après JC et qui atteste d’un accord de paix entre les villes antiques d’Ithanos et de Ierapetra.Les cellules s’élèvent sur trois étages alors que la petite église à deux nefs est dédiée d’un côté à la Vierge et de l’autre à Saint Jean le Théologien.Le monastère était riche et puissant, ce qui lui a permis de posséder de superbes icônes (d’une beauté saisissante) permis lesquelles quelques chefs d’œuvres comme Saint-Jean-Baptiste ailé ainsi que des fresques dont certaines datent du XIV° siècle et raviront les amoureux d’art byzantin. Elles ont malheureusement subi des dommages semble-t-il par des visiteurs hostiles.C’est une grande chance que le monastère ait malgré tout pu être sauvé après le fort séisme de 1612. La profusion d’objets liturgiques est impressionnante.La grille qui sépare deux salles est décorées de paons (nous en entendrons à Knossos) et de grappes de raisin.Il est émouvant d’apprendre que pendant la guerre on y pratiquait l’enseignement du grec la nuit, à partir de minuit, et en grand secret. On appelait ces moments « l’école cachée », ce qui valut aux moines le surnom de professeurs.On peut, en sortant du monastère, faire une halte à la boutique qui vend huiles d’olive et vins. Et même prendre un repas dans le petit restaurant dont la spécialité est -m’a-t-on dit- une omelette aux asperges sauvages (récoltées en saison puis congelées).
Le monastère de Toplou Ouvert en été tous les jours de 9h à 13h et de 14h à 18hEntrée : 3 € (gratuit pour les citoyens grecs). +30 28430 61226 www.monastiria.gr/iera-moni-toplou/ ** *Article écrit suite à une mission d’affaires regroupant des acheteurs spécialisés en produits alimentaires, grossistes et distributeurs et quelques journalistes, coorganisé par l’ambassade de Grèce en France avec la participation du Bureau économique et commercial afin de promouvoir le programme européen pour les produits AOP et AOC de Crète.