Les premières chaleurs estivales s’installent bel et bien et aucune pièce du foyer n’y échappe ; à commencer par la cuisine, où le four et la plaque de cuisson ont déjà posé leurs RTT pour les semaines à venir. Pas question de chauffer son logement davantage, surtout quand on manque d’idées et d’appétit à mesure que grimpent les températures. Une vague de farniente qui n’est pas sans déplaire quand on sait apprécier les choses simples. De quoi même retomber en enfance comme le montre ce bel article du Courrier international mettant à l’honneur les pouvoirs insoupçonnés de nos restes. Oui, oui, vous avez bien lu. Car il y a quelque chose de magique dans l’art de les savourer le lendemain… Un peu comme finir la dernière part du gâteau d’anniversaire que personne n’a osé toucher la veille.
Mais au-delà de la dimension gustative qui permet de prolonger les festivités même lorsque celles-ci sont passées, se contenter des restes recèle une certaine poésie nous libérant du superflu comme de la tyrannie du choix. Sans parler d’un gain de temps considérable. Jusqu’à nous ramener à ces années étudiantes où manger trois fois le même plat dans la semaine ne nous posait absolument aucun problème. Bien au contraire, puisque ça laissait plus de sous pour les clopes et les sorties. A l’image du « batch-cooking » (très tendance depuis plusieurs années), sauf que celui-ci vous prend toute la journée du dimanche pour se libérer le reste de la semaine de la corvée des repas.
Ici nul besoin de vendre son âme au diable en contrepartie de quoi que ce soit. On ouvre le frigo, on pioche, on raccommode si besoin sans trop se prendre la tête. Avec l’avantage non négligeable d’avoir presque aucune chance de se tromper puisqu’on y a déjà goûté. Si ce n’est pas de la pure poésie… Surtout quand une bouchée vous ramène au doux souvenir d’un éclat de rire en pleine tablée, d’un échange de regards complices ou d’une effluve rappelant vos dernières vacances. Finir les restes, c’est aussi profiter une dernière fois de tout l’amour que le cuisinier a déployé lors de la préparation de son plat. En témoigne l’odeur qui se dégage encore de la cuisine. Les réinventer c’est encore mieux pour ne pas en perdre une seule miette, quand bien même notre création n’aura jamais la prétention d’égaler l’originale. Rien ne se perd, tout se transforme : n’est-ce pas là le cours naturel des choses ? Alors pourquoi ne pas « upcycler » son assiette au même titre que sa garde-robe et autres objets de décoration ? De surcroît quand vous avez une excuse en or : la fibre écolo’ qui fait du bien à la planète comme au porte-monnaie. Je vous l’avait bien dit que c’était magique !
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