C’est une coproduction avec le Palazzetto Bru Zane de Venise dans le cadre du Xe Festival Palazzetto Bru Zane Paris qui se tient du 19 juin au 4 juillet. Ce centre de musique a pour vocation de redécouvrir et faire rayonner internationalement le patrimoine musical français de 1780 à 1920.
L’oeuvre avait été créée au Théâtre-Italien de Paris le 7 mars 1831 et il n'y eut que trois représentations, même si Hector Berlioz en souligne dans sa correspondance la richesse musicale et les nouveautés harmoniques, il qualifie cette oeuvre de "virile, forte et neuve". On lira même sous la plume du critique du quotidien L’Avenir le 10 mars1831 "cet ouvrage révèle un véritable talent, et, tel qu’il est, il est bien propre à détruire certains préjugés que nourrissent encore certains hommes, et que Rousseau, dans son écrit sur les femmes, a malheureusement contribué à propager". D'autres critiques n'hésitaient pas à écrire qu'ils voyaient dans ses compositions des "consolations à ses infirmités physiques"...
Le livret de la compositrice était inspiré du Faust de Goethe et fut traduit en italien par Luigi Balocchi. "Fausto" a été composé deux ans après la publication des "Huit Scènes de Faust" de Berlioz. Pour cette version de concert au théâtre des Champs-Elysées, Christophe Rousset dirigera son orchestre "Les Talens Lyriques" et le chœur de la Radio flamande accompagnant une pléiade d’interprètes de renom, Alors que le rôle-titre de "Fausto" était tenu par un ténor lors de la création, le Palazzetto Bru Zane a choisi pour le théâtre des Champs-Elysées, de reprendre ce que mentionnait le manuscrit, une femme travestie.
Louise-Angélique Bertin était née le 15 janvier 1805 à Roches près de Bièvres dans, l’Essonne actuelle, cadette des trois enfants de Louis-François Bertin, dit Bertin l'aîné, l'influent directeur du Journal des débats. Il est surtout connu actuellement par son portrait dû à Jean-Auguste-Dominique Ingres en 1832, le tableau est actuellement au Louvre. Louise, infirme après une poliomyélite, grandit dans ce milieu favorisé où sont reçus de nombreux artistes et écrivains. Elle commence des études de piano avec sa mère, les poursuit avec le compositeur et critique musical François-Joseph Fétis et elle suit aussi les cours d’Anton Reicha qui eut notamment Gounod, Berlioz et Liszt comme élèves .Elle composa quatre opéras, "Guy Mannering" d’après un roman de Walter Scott créé en privé en 1825, "Le Loup-garou" en 1827, "Fausto" et "La Esmera", sur un livret de Victor Hugo lui-même, inspiré de son roman "Notre-Dame" de Paris en 1836. Sa dernière oeuvre lyrique fut l’objet de violentes réactions, surtout dirigées contre son père, et Louise Bertin abandonnera cette carrière pour se consacrer à la poésie avec un certain succès, "Les Glanes" en 1842 puis "Nouvelles Glanes" en 1876. Elle composa également de la musique de chambre, six Ballades pour piano en 1842 et un trio avec piano. Il semblerait que d’autres pièces aient été perdues. Louise Bertin est morte à Paris le 26 avril 1877.
Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur
La Journée internationale des personnes handicapées a eu lieu hier. Cette journée est destinée à sensibiliser le public aux problèmes que rencontrent les personnes en situation de handicap et à promouvoir leur inclusion dans tous les domaines de la...
LES BRÈVES