Chaque mois, vers le milieu. tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: la musique!!!
Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais chaque ton, chaque son, chaque note, chaque parole, chaque variation, chaque arrangement, bref, des airs qui font désormais partie de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot Habibi voulant dire en langue irakienne Je T'aime.
Musique, je t'aime.
PLAY de MOBY.
La deuxième partie des années 90 est très bonne pour Richard Melville Hall connu sous le pseudonyme de Moby. En 1996, il lance son 4ème album de musique techno, sombre, éclectique, carburé à la guitare électrique, et inspiré du punk et du métal qu'il avait aimé, ado. L'album est mal reçu, les apparitions en spectacle pires alors qu'on lui tire des objets on le conspue en première partie de Soundgarden. Après le premier spectacle, le mot se passe et ils ne sont jamais tellement plus que 50 pour assister à son bout musical. Les ventes sont faibles, il considère tout arrêter.
Mais des artistes comme Terence Trent D'Arby, Axl Rose et Bono le mentionne et aiment ce qu'il fait et ça lui donne un peu d'ailes. Avec du matériel accumulé depuis longtemps, et dans le but de lancer son tout dernier album à vie avant de considérer peut-être aller étudier l'architecture, il concocte ce qu'il ne demande qu'à faire jouer (
play) en échantillonnant dans le
blues et avec
un magnétisme et des textures remarquables. Il travaille pas moins de 18 morceaux, mais reste insatisfait du mix. Son étiquette l'a abandonné de toutes manière, peu importe ce qu'il fait, il devra magasiner ensuite sa distribution. Un meilleur mix est travaillé et en juin 1999, un mois avant l'arrivée de mon fils sur terre, il lance ce qu'il pense être son dernier album à vie.
Il fera quelques spectacles, maintenant devant pas plus de 40 personnes. L'album ne lève pas plus. Et pourtant. Jusqu'à ce que son gérant tire un as de sa manche. Il choisit d'offrir les morceaux de Moby aux films, aux télés, au marché publicitaire, aux jeux vidéos, et ça fonctionne. Warner, Sony, RCA, tout le monde rejetait ce qu'il avait à offrir. Une petite boîte, qui deviendra très riche, V2, choisit de prendre le matériel et de le distribuer aux journalistes qui ne l'écoutent pas. C'est par la télé,
les films, les publicités qu'on commence à entendre ses morceaux et qu'on se pose les bonnes questions et son album se vend et se vend et se de vendra par tant de millions que les réalisateurs de films et de télé s'intéressent aussi à lui en lui retournant la pareille et tournant des clips pour lui. Jonas Äkerlund, Roman Coppola, Joseph Khan, David LaChapelle, Mike Mills.
Moby s'inspire de la musique africo-américaine, du blues, du folk, du gospel, du hip hop, du disco, du techno, bien brassé dans un savant mélange ambient créant un style mélodiquement distinct qui est son propre genre backbeat. Un chef d'oeuvre downtempo organique qui sera #1 dans plus de 20 pays dans le monde.
Mon fils apprend à marcher et à danser sur un de ses morceaux. Il s'inspire de Front 242 et Meat Beat Manifesto. Pas moins de 8 singles seront tirés de cet album entre août 1999 et octobre 2000.
Moby, avec ce seul album, inscrit dans la durée, s'assure un avenir.
Et nous livre un trésor qui fait bouger et émeut.
Sans faiblesses. Il s'agit d'un des albums préférés de la chanteuse Adèle.
Moby a été sujet de moqueries au fur et à mesure qu'on a découvert sa personnalité un peu mythomane, et facile à victimiser, mais ce qu'il a livré en 1999, au moment où l'amour de ma vie en faisait naître un autre, reste gravé à jamais dans mon coeur de papa.
En ce week-end qui n'est pas celui de la Formule 1 et des travailleuses du sexe à Montréal, mais bien le dernier des Francofolies 2023 et celui de la fête des pères.