De retour dans la maison de son enfance, Mila n’arrive plus à faire l’amour avec son ami, qu’elle aime pourtant. D’où cela peut-il venir ? Une exploration de l’apprentissage de la sexualité, sincère et touchante.
Ils sont jeune et beaux, lui professeur nouvellement nommé dans le lycée de la ville, elle graphiste free-lance travaille à la maison. Mais était-ce vraiment une bonne idée de revenir s'installer dans la demeure familiale où, enfant, la jeune femme passait toutes ses vacances? Dans ce lieu chargé de souvenirs, Mila va devoir affronter ses peurs, ses frustrations mais aussi ses désirs, même si cela doit mettre son couple en danger. Car on le sait bien, nul ne guérit jamais tout à fait de son enfance. Creatura est un film à corps et à cris sur le difficile affrontement avec un Œdipe en agissant et sclérosant. Devant et derrière la caméra, à l'écriture du scénario, pudique et impudique à la fois, Elena Martin Gimeno revisite la mémoire et les blessures d'une enfance sans histoire. Avec délicatesse, la réalisatrice revient sur des épisodes gênants, où le sexe, encore inconnu, vient perturber l’imaginaire de la petite fille. Une autofiction crue et parfois malaisante, dans la lignée des premiers films de Maurice Pialat ou de Catherine Breillat. Quelques longeurs, quelques passages moins captivants, mais une belle relation père fille (Alex Brendemühl. qui joue le père et qu'on a vu quelquefois sous la caméra de réalisateurs français est un comédien particulièrement charismatique) et un long métrage qui distille un mystère et une ambiance singulière du début à la fin.Creatura de Elena Martin Gimeno, Espagne, 1h52, 2023, avec Elena Martin Gimeno, Claudia Dalmau, Claudia Borras, Oriol Pla, Alex Brendemühl. La Quinzaine, Cannes 2023.
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