Le bonheur est au village, cours-y vite...
Constantin Méliès a réussi dans la vie. La chance lui a souri. Directeur d'une agence de publicité de renom, il gagne beaucoup d'argent et est très influent. Pourtant, ce bonheur ne le satisfait pas pleinement.
Rencontre
De nos jours, le village ne peut-il plus être qu’un rêve, "une affaire des temps révolus" comme vous l’écrivez ?
Jean-Paul Malaval : Pour Constantin, il a urgence à s’acquitter de son rêve. Il a le désir de revenir à une époque disparue. Mais la nostalgie vient précisément du sentiment qu’il est impossible de revenir en arrière. On ne peut pas refaire ce qui a été. Cela se mêle chez lui à des souvenirs d’enfance, quand, gamin, la découverte de la campagne avait été un grand moment de liberté. On ne peut pas vivre en ignorant d’où l’on vient, ce qu’était sa famille. On a besoin de lien avec son passé, ses racines.
Mais est-il possible de faire "renaître ce temps perdu" ?
Jean-Paul Malaval : "La forêt précède les villes et les déserts les suivent" disait Chateaubriand. Le village pour lequel Constantin se prend de passion est un village abandonné. Il s’y est passé des choses terribles, on le sait par Eusèbe, un personnage exceptionnel, le seul qui ait choisi de rester. Toutes les sociétés sont périssables. La nostalgie est un piège.