Quatrième de Couverture
Sky rentre à l'université et, bien décidée à se défaire de sa réputation de fille sage, entame une relation sans lendemain avec Ash, un séduisant rebelle. Elle ne tarde pas à découvrir la part d'ombre de ce garçon qui a connu le pire.
Mon avis
Sky débarque à l’université bien décidée à réinventer sa vie pour fuir les chaînes de son adolescence. Lorsqu’elle rencontre Ash, bad boy notoire, elle se dit que c’est un bon moyen de se jeter dans le grand bain. L’échec qui en découle ne l’empêche pas de poursuivre sa nage. Seulement, se réinventer lorsque les blessures sont encore à vif n’est pas si simple.
Ashes falling for the Sky est une romance qui réunit absolument tous les clichés du genre : la fille mignonne qui va surprendre le bad boy à l’âme profonde, le golden boy complètement toxique qui permettra au bad boy d’être héroïque, les drames de la vie s’empilant les uns sur les autres pour créer de la profondeur chez les personnages, … Ils sont tous là et sont même annoncés dès le départ par les auteurs parce que c’est complètement leur choix. Nine Gorman et Mathieu Guibé ont fait le pari de se lancer dans la romance en utilisant tous les stéréotypes à condition d’écrire un livre qui leur ressemble.
Ashes falling for the Sky est un ensemble de drames, d’obstacles, de douleur et de larmes. Tout y est sombre pour contraster avec la lumière qui naît de la relation entre Sky et Ash. Que ce soit à travers ce qu’ils vivent ou ce qu’ils ressentent, il n’y a que ce qu’ils vivent ensemble qui leur permet d’inspirer un peu d’air avant de retourner vers les profondeurs de cette tragédie moderne. C’est la force et, paradoxalement, la plus grosse faiblesse de ce roman. Les instants de bonheur que vivent ensemble les personnages créent une dépendance qui devient suffocante pour le lecteur : si leur relation n’est pas toxique par essence, elle est leur seule raison d’exister et ça n’a pas bien fonctionné sur moi.
Cette interdépendance permet aux auteurs de mettre en place une relation qui ramène de la lumière dans la vie des personnages : ils s’aiment, se comprennent et se font du bien l’un à l’autre. Ce choix apporte la possibilité d’exploiter l’espoir et la force que peuvent générer les gens chez les autres et vice versa. Seulement, ce parti pris s’est rapidement heurté à mes limites personnelles. Si je comprends le choix artistique, il ne m’a pas conquise, et c’est aussi ce qui fait que la plupart des romances ne m’attirent pas : je préfère l’indépendance. J’aime voir un personnage façonner son bonheur de manière durable grâce aux autres sans que ces autres deviennent le facteur « si et seulement si ».
Alors oui, cette dépendance est aussi la force de ce roman puisqu’elle est là pour servir l’écriture qui s’appuie sur la noirceur de l’âme mais on s’y enfonce beaucoup trop de façon gratuite selon moi. Sky et Ash ont ainsi arrêté de me toucher après la moitié du livre. Lire des âmes torturées dont la seule raison d’exister dans un bouquin est d’être définies par ça, ce n’est pas ce que je préfère.
Au-delà de ça, Ashes falling for the sky a été un page turner que j’ai lu sans difficulté, j’ai bien aimé avancer dans les chapitres grâce à une écriture agréable même si le style très centré sur l’apitoiement a fini par me lasser en tournant en rond. Je savais dès le départ que je n’étais pas vraiment le public cible du bouquin mais, sans attente, j’ai pu apprécier ma lecture sur l’instant même si avoir quelques années de moins aurait sûrement fait de moi une lectrice plus adéquate. Et, si l’écriture des auteurs n’est pas parfaite, elle est largement à la hauteur et même plus pour le genre : il y a un effort de style, du français correct et un enchaînement fluide des événements.
Si la romance young adult et les vies pleines de drames vous plaisent, vous pouvez vous lancer dans cette duologie sans problème.