Prune Nourry place le Fauteuil d'artiste #11 à la Scala

Par A Bride Abattue @abrideabattue
La tradition perdure à la Scala. Après celui de Buren voici le Fauteuil d'artiste #11 qui est le Fauteuil d'Atys, fait de corde et de métal (courtesy Galerie Templon) imaginé par Prune Nourry.
Offert au regard du public dans le hall du théâtre, depuis le 16 mai 2023, il est en accès libre.
Née en 1985 à Paris, Prune Nourry vit et travaille entre New York et Paris. Diplômée de l’École Boulle en sculpture sur bois, elle est représentée par la Galerie Templon (Paris, Bruxelles, New-York) et Simon Studer Art en Suisse.L’artiste soulève dans ses projets des questions éthiques liées à la notion d’équilibre au sens large : le corps et la guérison, le déséquilibre démographique dû à la sélection du sexe et les dérives scientifiques, l’écosystème et l’interdépendance entre les espèces vivantes. Sa pratique associe sculpture, installation, performance et vidéo. Elle collabore avec des artisans, travaille des matériaux divers et explore de nouvelles techniques. Les œuvres qu’elle produit sont principalement de grands volumes réalisés in situ, qu’elle détruit, enfouit ou met en scène dans des rituels documentés, à travers la photographie et la vidéo. Ses projets sont internationaux et basés sur des rencontres avec des spécialistes, psychanalystes, généticiens, anthropologues ou encore chercheurs.En Chine, elle crée une armée de femmes en terre cuite, inspirée des guerriers de Xi’an, projet qu’elle intituleTerracotta Daughters. Ses «filles» sont exposées à travers le monde entre 2013 et 2015, de Shanghai à Paris en passant par Zurich, New York et Mexico, avant d’être enfouies en Chine dans un lieu secret jusqu’en 2030.En 2018, suite à un cancer du sein, l’artiste réalise un documentaire introspectif, relatant son combat et ses projets. Son film Serendipity est présenté au Festival du film de Berlin, inaugure la quinzaine du film documentaire du MoMA, puis est projeté au Festival du Film de Tribeca et dans le cadre du programme d’Art Basel Film. Dans cette continuité, elle crée en 2019 une série d’œuvres sur la maladie et la guérison intitulée Catharsis, ainsi que l’installation monumentale L’Amazone Érogène exposée au sein du Bon Marché Rive Gauche en 2021. Elle devient la première artiste française à être invitée à exposer dans ce lieu de l’hypercentre parisien. Puis, elle sort son livre introspectif Aux Amazones, témoignage touchant et inspirant qui met la création au service de la guérison. Mêlant récit autobiographique et réflexions d’experts, il croise des points de vue rarement associés dans un ouvrage et s’adresse aux femmes qui affrontent la maladie, mais aussi à celles et ceux qui les accompagnent dans ce combat.En septembre 2021, Prune Nourry présente une exposition personnelle intituléeProjet Phenixà la Galerie Templon à Paris. Elle renoue avec la tradition du portrait et de l’intimité entre l’artiste et son modèle. Huit personnes déficientes visuelles sont invitées à poser dans son atelier. Yeux bandés, sans jamais les voir – ni avant, ni pendant, ni après -, elle entreprend de réaliser leur buste, à travers le toucher et l’écoute. Plongée dans le noir absolu, l’exposition propose aux visiteurs de vivre à leur tour cette expérience.Début 2022, l’artiste signe la scénographie d’Atys, opéra-ballet créé par Jean-Baptiste Lully pour Louis XIV, une nouvelle version mise en scène et chorégraphiée par Angelin Preljocaj. La production est présentée au Grand Théâtre de Genève puis à l’Opéra Royal de Versailles.À l’automne, l’artiste installe dans à la galerie Templon à Bruxelles une exposition personnelle,Infinite Arrows, qui explore en profondeur les symboliques de la flèche et des formes géométriques, faisant écho au courant des minimalistes américains.En parallèle, Prune Nourry termine pour le Château La Coste une grande sculpture immersive et écoresponsable, une femme enceinte allongée sur le dos émergeant du paysage,Mater EarthEnfin, un projet sculptural d’envergure voit le jour fin 2022, mené en collaboration avec les familles des filles de Chibok et l’université Obafemi-Awolowo à Ile-Ife. Intitulé Statues Also Breathe, il regroupe un ensemble de 108 têtes en argile sculptées à l’image des lycéennes et inspirées par les anciennes têtes d’Ife, un film documentaire et un podcast, dans le but de sensibiliser à la situation dramatique des disparues tout en mettant en lumière la lutte menée en faveur de l’éducation des femmes par-delà le monde.