Fibre : le nombre d’abonnés augmente mais les déploiements ralentissent

L’Arcep publie un bilan des déploiements de la fibre mitigé pour le premier trimestre 2023. Alors que le nombre d’abonnés a continué d’augmenter, pour atteindre 19,0 millions, le rythme des déploiements a diminué de 20% en un an. Dans les grandes villes, la fibre progresse très lentement.

Le gendarme des télécoms a publié jeudi les résultats de son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit à fin mars 2023. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le déploiement de la fibre est mitigé.

En effet, le nombre de locaux raccordables et d’abonnés en FTTH continue de progresser à un rythme assez soutenu, mais le rythme des déploiements va lui à l’inverse et ralentit. Au cours du premier trimestre 2023, il y a eu moins 20% de locaux rendus raccordables en moins qu’au premier trimestre de l’année dernière rapporte l’Arcep.

19 millions d’abonnés à la fibre

Au 31 mars 2023, il y a 19 millions d’abonnés à la fibre optique en France, ce qui représente 59% du nombre total d’abonnements internet en France (+10 points en un an). En trois mois, 895 000 nouveaux abonnements à la fibre optique FTTH ont été enregistrés. Sur le très haut débit, il y a eu 765 000 nouveaux abonnements internet pour atteindre 22,3 millions, ce qui représente 70% du nombre total d’abonnements internet, soit une progression de 9 points en un an.

Sur les autres technologies très haut débit et haut débit, le nombre d’abonnements continue de diminuer selon le gendarme des télécoms. On compte 9,8 millions d’abonnés haut débit au 31 mars 2023, un chiffre qui continue de diminuer à un rythme soutenu (- 665 000 au cours du premier trimestre 2023).

En ce qui concerne le nombre de locaux raccordables, il atteint 35,3 millions à fin mars 2023, ce qui représente plus de 80% des locaux du territoire national.

Le rythme des déploiements baisse de 20%

Mais si les abonnements FTTH sont de plus en plus nombreux en France, le rythme des déploiements a fortement ralenti au début d’année, en particulier dans les zones très denses.

Au total, 840 000 locaux ont été rendus raccordables à la fibre durant les trois premiers mois de l’année, soit 20% de moins qu’un an auparavant. Et sur ces 840 000 locaux, moins de 50 000 habitent dans des zones très denses, un chiffre qui a baissé de près de moitié par rapport au premier trimestre 2022 et qui continue de chuter.

Dans les communes situées en zone AMII (appel à manifestation d’intention d’investissement), où Orange et SFR se sont engagés, seuls 120 000 locaux ont été rendus raccordables à la fibre, ce qui correspond à un rythme similaire à celui de 2014, d’après l’Arcep.

En revanche dans les réseaux d’initiative publique (RIP), le rythme a diminué de seulement 10% en un an et 610 000 locaux ont été rendus raccordables à la fibre. Et dans les zones AMEL, plus de 60 000 locaux y ont été rendus raccordables, un rythme similaire à celui de 2022.

Point sur les engagements AMII

L’Arcep fait également le point sur les engagements pris par Orange et SFR dans le cadre de l’AMII (Appel à manifestation d’intention d’investissement) lancé par le gouvernement il y a plusieurs années.

Au 31 mars 2023, Orange a raccordé près de 89% des locaux des communes dans lesquelles il s’est engagé, tandis que SFR en a raccordé près de 95% dans celles où il s’est engagé. L’opérateur historique est toujours à la traine par rapport à celui au carré rouge et a d’ailleurs été mis en demeure par l’Arcep à ce sujet un peu plus tôt dans l’année.