« Passé de mode à la Révolution française, le pastel connaît une renaissance à partir de la moitié du XIXe siècle jusqu’au début du XXe. La gamme de pastels s’étend alors considérablement tant en termes de nuances que de textures, ouvrant ainsi la porte à tous types d’expérimentations.
Ni dessin, ni peinture, le pastel est un art singulier qui offre un rapport immédiat avec la matière. Constitué de pigments purs, il repose en suspension sur le grain du papier ou sur la toile. La vibration qui en résulte en fait sa beauté, mais aussi sa fragilité. Multiforme, il permet toutes les modulations, du vaporeux de l’estompe aux hachures les plus vigoureuses. Le pastel fait fusionner ligne et couleur, et il est significatif qu’un artiste comme Degas l’utilise de manière quasi-exclusive à partir de 1888-90, l’élection du medium marquant l’aboutissement de ses recherches assidues sur le dessin et la couleur. »
Riche de 500 œuvres, la collection du musée d’Orsay nous en propose une centaine, et nous fait découvrir des artistes rarement cités parmi les peintres majeurs de ce XIXème siècle particulièrement prolifique.
Millet, Degas, Manet, Mary Cassatt, Odilon Redon mais aussi Lévy-Dhurmer, Dévallières … autant de découvertes !
Finalement, je trouve autant sinon plus d’intérêt à découvrir cette sélection qu’à la visite de l’exposition majeure confrontant Manet à Degas …
Et j’admire le côté diapré de la carnation des modèles, l'ambiance intime des sujets traités dans leur cadre familial ou encore le côté ésotérique de certaines représentations oniriques.
Décidément, le pastel est loin d’être un art mineur … et cette exposition met en lumière de véritables chef-d'oeuvres souvent peu cités.
Pastels de Millet à Redon, exposition au musée d'Orsay jusqu'au 2 juillet - 16€
A noter : le char d'Apollon d'Odilon Redon, la méduse et la dame à la médaille de Lucien Lévy-Dhurmer (voir l'affiche de l'exposition), le surprenant très grand format des archers nus de George Desvallières ... autant de découvertes pour moi.