Le génie est décidément l’ordinaire des bouillants Protomartyr. Les arpèges sulfureux et un brin plus mélodique de leur sixième opus, Formal Growth In The Desert, embrasent littéralement l’atmosphère.
Disons-le tout net, le quatuor de Détroit réalise un nouveau chef-d’œuvre. La formule composée de rock incandescent et du spoken word viscéral de Joe Casey, pourtant loin d’être révolutionnaire, fait une fois encore des miracles. C’est la douceur folk qui s’empare des premières notes de Make Way, avant que des riffs enflammés ne viennent brutaliser la suite du morceau. La fureur monte d’un cran sur le rock sans concession du tonitruant For Tomorrow. Le combo du Michigan peaufine plus encore sa science des harmonies sur le rock mélodieux d’Elimination Dances, et plus loin de We Know The Rats. L’album atteint des sommets lorsque le groupe injecte une dose métronomique de groove sur les extraordinaires Fun In Hi Skool et Polacrilex Kid. Les brûlots downtempo The Author et Rain Garden referment magistralement cet opus qui ne présente décidément aucune faiblesse.
Avec un essai de la trempe de Formal Growth In The Desert, les Protomartyr, à l’instar des sauvages bristoliens d’Idles et des immenses dublinois de Fontaines D.C., confirment leur place dans la caste très restreinte des gardiens de la flamme du revival punk-rock.
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De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif depuis 2008, composé de Joe Casey, Greg Ahee, Scott Davidson et Alex Leonard. Il est à noter qu’en tournée le groupe est accompagné de Kelley Deal, sœur de la turbulente Kim Deal qu’elle seconde au sein des Breeders et leader dans les années 90 de l’obscur projet Kelley Deal 6000.
De quoi parle-t-on ? :
Toujours ce rock intransigeant et bruitiste, proche de l’antédiluvien punk-rock.
Rythme :
- Je me suis endormi
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je danse
Les Américains ont un gout certain pour la baston rock.
Accessibilité :
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Un sens de la mélodie plus présent, mais derrière un déluge sonique dont il faut d’abord s’imprégner.
Audience :
- J’ai du succès avec mes goûts musicaux
- Peut-être écouté sans déranger personne
- Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
Style musical un peu trop violent pour le grand public.