Roland-Garros : les têtes de série continuent de souffrir au 2e tour sauf les principales favorites

Après l'incroyable hécatombe du premier tour, au cours duquel quatorze têtes de série étaient tombées dans le tableau féminin, la défaillance s'est poursuivie hier et aujourd'hui avec six autres têtes, dont une top 10, qui ont quitté les Internationaux de France. Vous comptez bien, ce sont en tout vingt têtes de série qui ont été mises hors course depuis le début du tournoi sur un contingent de trente-deux alors que les seizièmes de finales vont débuter ce vendredi.
Au fil des heures, la moitié de tableau de la polonaise Iga Swiatek a continué de se dégarnir avec l'élimination inattendue de l'américaine Madison Keys (n°20) surprise par sa compatriote Kayla Day, issue des qualifications, et qu'on n'avait jamais vu aller aussi loin dans un tournoi du Grand Chelem (deuxième tour à l'US Open en 2016). La croate Donna Vekic, tête de série n°22, a vu sa progression stoppée en étant renversée en trois manches par une Bernarda Pera étonnante qui n'avait jamais atteint jusqu'à présent le troisième tour à Roland-Garros (elle l'a déjà fait en début d'année à l'Open d'Australie). La situation a donc le mérite d'être simple : Swiatek, qui continue d'avancer tranquillement dans le tournoi après un succès sur l'américaine Claire Liu, est désormais la seule tête de série dans son quart de tableau. L'on se projette toujours vers un huitième de finales entre la tenante du titre et Bianca Andreescu, un quart de finales contre Coco Gauff (n°6) et une demi-finale contre Elena Rybakina (n°4) ou Ons Jabeur (n°7). En effet, l'enseignement dans ce haut du tableau est que les têtes de série rescapées se concentrent essentiellement dans la section de la tunisienne et de la kazakhe, qui ne donnent pas l'impression de forcer depuis le commencement de l'épreuve, malgré quelques approximations, et qui pourraient très bien se retrouver face à face en quarts de finales pour l'un des premiers gros chocs. Cependant, le danger peut venir de la brésilienne Beatriz Haddad Maia (n°14) qui atteint enfin un troisième tour en Grand Chelem, après une victoire étriquée contre la russe Diana Shnaider, et qui navigue un peu en sous-marin, sans trop éveiller l'attention sur elle. Coco Gauff, quant à elle, peut vraiment voir venir puisqu'il n'y a plus d'autres têtes de série qu'elle dans sa section. 
Dans la moitié de tableau de la biélorusse Aryna Sabalenka, la densité est toujours présente même si les pertes ont également été lourdes du côté des têtes de série. La deuxième joueuse mondiale peut envisager un troisième tour à sa main contre la russe Kamilla Rakhimova, jamais arrivée à ce stade dans le Chelem parisien, avant que les choses ne se corsent sensiblement contre Sloane Stephens ou Yulia Putintseva. Il faudrait ensuite se projeter sur un quart contre Daria Kasatkina (n°9) et une demi-finale contre Jessica Pegula (n°3), cette dernière avançant sans faire de bruit, comme à son habitude. Mais, tout comme Sabalenka, l'américaine doit s'attendre à des combats plus intenses, sa section étant truffée de pièges. Si elle se débarrassait de la belge Elise Mertens (n°28) au troisième tour, ce qui n'est pas gagné d'avance, Pegula aurait un huitième de finales délicat à gérer contre Anastasia Pavlyuchenkova ou Anastasia Potapova (n°24), avant un quart potentiel face à la dangereuse tchèque Karolina Muchova ou la roumaine Irina-Camelia Begu (n°27) qui possède de bonnes facultés sur terre battue. Cependant, la dispersion des têtes de série restantes est telle dans ce bas du tableau, tout comme dans le haut d'ailleurs, qu'il est loin d'être exclu que des joueuses non têtes de série puissent se frayer un chemin non seulement jusqu'en huitièmes mais, pourquoi pas, en quarts de finales.
En conclusion, les principales favorites sont encore épargnées par le lessivage. Si Caroline Garcia (n°5) est allée rejoindre Maria Sakkari et Petra Kvitova dans la liste des top 10 éliminées, les sept autres membres du club sont toujours dans la course dont le Big Three. Leur régularité et leur éventuelle montée en puissance dans le tournoi vont faire une grosse différence pour la suite.