Spielberg s’est intéressé à l’affaire, mais c’est l'immense Marco Bellocchio qui a réalisé un film autour de cette histoire; film présenté en compétition lors du dernier festival de Cannes et reparti bredouille du Palmarès un peu à la surprise général tant le film avait fait l'unanimité sur la croisette.
Il faut dire que le maestro italien rouvre une page sombre de l’antisémitisme de l’Eglise avec ce film sur l’enlèvement d’un enfant juif de Bologne, sur ordre papal, au XIXème siècle.
Eggardo, bébé juif baptisé en secret par sa nourrice qui le croyait mourant, est arraché à sa famille à l'âge de six ans.
Le garçonnet est enlevé par la police du Pape afin qu'il reçoive une bonne éducation catholique. Chrétien un jour, chrétien toujours, si sa famille veut le revoir elle doit se convertir.
Nous sommes à Bologne en 1858 et l'Eglise toute puissante est vraiment prête à tout pour recruter les brebis soit disant égarées.
" L'enlèvement" est une fresque historique et politique, mais aussi une tragédie noire et absurde qui serait risible si le comportement de l'Eglise catholique n'était pas inhumaine et par sa mise en scène ample et romantique Marco Bellocchio réussit formidablement , grâce à sa mise en scène opératique, lyrique, intense ( certains ont dit ampoulée, mais ne les écoutons pas un seul instant ) à mettre de l'humain dans l'inhumain.
Le réalisateur italien de quatre-vingt-quatre ans nous démontre par ce très beau film que nos fragiles démocraties viennent de très très loin.
L'enlèvement, réalisé par Marcho Bellochio
En compétition à Cannes 2023
Un film vu dans le cadre de l'événement Le Festival de Cannes dans les Cinémas Pathé
AU CINÉMA LE 1ER NOVEMBRE 2023- Distribué par AD VITAM
Le film sera également présenté au cinéma Lumière Terreaux de Lyon le 15 juin à 20h30 dans le cadre de la reprise de la sélection officielle