Il existerait autour d'une vingtaine de types de féminisme, concentrons nous sur trois.
Le féminisme libéral:Celui-ci est le féminisme qui a permis aux Femmes d'avoir les droits actuels dans un système libéral. Il a été acquis en misant sur l'humanité commune entre hommes et Femmes, sur la logique et la rationalité humaine. On a revendiqué que les Femmes obtiennent les mêmes droits, les mêmes chances que les hommes, et ce fût légitimement accordé. Juste là, on est avance sur plusieurs pays dans le monde, nous, Québécois(es), nous Canadien(ne)s. Grâce au féminisme libéral, les Femmes ont eu le droit de voter (au Québec, toujours conservateur, encore aujourd'hui, plus tard que partout ailleurs au pays), les Femmes ont eu le même statut juridique que les hommes, le droit de posséder de l'immobilier, de posséder leur propre compte en banque; et sur le marché du travail, la Femme a eu droit d'accès presque partout, a eu droit aux études prolongées, qui leur permet alors aussi, de meilleurs emplois et de meilleures conditions de travail.
Le salaire, on y est pas encore.
Le féminisme radical:Dans ce féminisme, on parle de la notion de genre. On théorise le genre comme un ensemble de stéréotypes que la société impose aux humains en fonction de leur sexe, donc on imposerait socialement stéréotypes de la féminité/des stéréotypes de la masculinité, qui viennent avantager les hommes et qui oppriment les Femmes. On pique alors le système patriarcal dans les flancs. Dans le féminisme radical, on se définit par le sexe comme référentiel, on se dit une classe d'humaines opprimées sur la base de leur sexe.
Le féminisme intersectionnel:Ce féminisme inclus le féminisme queer, qui contient alors des hommes, et qui se concentre sur diverses identités de race, de genre ou d'autres caractéristiques et on ira jusqu'à nier l'existence de quelque chose de commun au mot "femme". Ce mot devient un non-référent aux Femmes du passé, des différentes époques ou d'une culture différente.
Il est à noter que le féminisme radical présente le genre comme un ennemi et la chose à abattre. Tandis que le féminisme intersectionnel présente le genre comme la chose à revendiquer. La tension est souvent grande entre féministes radicales et féministes intersectionnelles.Le féminisme libéral permet aux Femmes l'éveil quotidien des inégalités (ou son contraire) jour après jour. Et force tout le monde à agir de manière à rétablir l'égalité. Ou ce qui s'en rapproche le plus. Le féminisme radical et l'intersectionnel sont davantage des féminismes universitaires théoriques, des féminismes intellectuels qui ne sont pas de terrains et qui auraient tendance à se détacher du réel.
C'est toujours un danger de trop théoriser, de perdre contact avec la réalité de ce qui se passe vraiment en pratique, piège potentiel si on surfe les yeux bandés.Le féminisme intersectionnel s'est toutefois imposé depuis quelques années. Dans les écoles, les associations des droits des femmes, on endosse le féminisme intersectionnel. Ce féminisme est associé au féminisme de 3ème vague, et reproche parfois aux féministes de 1ère et seconde vague (à tort selon moi) d'être trop axée sur les Femmes dominantes, caucasiennes et hétérosexuelles.
La protection des groupes marginalisés, les asexuées, les cisgenres, l'ensemble de la communauté LGBTQ+ est dans les priorités du féminisme intersectionnel. Mais tasses-t-elle la Femme comme le font/faisaient les hommes ? Comme le feraient peut-être les drags queens ?
Absolument pas.
Les hommes ont beau se déclarer féministes comme Trudeau fils, ils ne seront jamais Femmes. Le féminisme est une vigilance féminine sur la condition et la dignité féminine dans laquelle les hommes sont les rôles secondaires, mais Ô combien nécessaires aussi.La coexistence sur terre implique tout le monde.
La coexistence saine implique aussi tous ces types de féminismes.
Parce qu'on est en 2023.
Pas en 1903.