Mais que s’est-il donc passé ? Une première fois pour que ce livre de Claire Zuber (édité par L‘oeil de la femme à barbe) disparaisse sous une pile ? L’explication qui me vient à l’esprit est dans sa date d’impression : mars 2020. Drôle de date pas drôle du tout. Comme si tout était à reprendre, après une parenthèse ou des points de suspension ou une page blanche ou un pot de peinture renversé ou un trou de mémoire, une absence, une distraction, un « temps suspends ton vol », une porte fermée, un abus d’internet, un abus de « visio », un arrêt trop long des spectacles, expositions, rassemblements… Ce livre, pourtant aurait pu être fait à cette époque, avec ce qu’on avait sous la main et qu’on pensait indemne, non atteint par le virus dont on ne savait pas s’il était féminin ou si elle était masculine, c’était selon la rue ou l’académie. Ce qu’on avait sous la main plutôt que le virtuel d’internet, baptisé depuis métavers. Ce qu’elle avait sous la main : chutes de textes découpés dans des journaux, revues, magazines, cartes postales sur lesquelles peindre.
Que s’est-il donc passé ? Une deuxième fois pour que ce livre remonte en haut de la pile ? Faut-il s’étonner que ce soit à l’occasion de la recherche de documents d’identité (en réalité pas perdus du tout) ?