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Cunégonde en Antarctique 7

Publié le 18 août 2008 par Porky

Scène 6 (suite et fin) 

ROSIE (s’arrêtant)

On dirait sur ma foi que l’igloo a changé.

LA MADONE (Méprisante)

La folie, c’est un fait, s’est de toi emparée.

D’abord, c’est le décor, et maintenant l’igloo.

Que vas-tu inventer pour nous bourrer le mou ?

ROSIE

Je jure devant Dieu que ce n’est pas le même.

CUNEGONDE

Et pourtant ça ressemble à la tarte à la crème

Qui te servait d’abri. Es-tu sûre de toi ?

ROSIE

Sur ma tête vraiment j’en engage ma foi.

Surtout n’avancez pas. Le danger est certain.

Il y a dans ces murs quelques esprits malins.

LA MADONE (faisant quelques pas vers l’igloo)

Tu nous gonfles, la vieille, avec tes prédictions.

Restez si vous voulez : j’y vais sans sommation.

(Elle s’approche de la porte. Après un bref combat avec Fifi, La langoureuse Arielle la rattrape en courant. Au moment où la Madone va frapper, la porte s’ouvre, laissant le passage à quatre ours armés de fusils et de mitraillettes et portant un béret jaune.)

ROSIE (frappée d’épouvante)

Ah ! Les bérets jaunes ! Les sbires de la sœur !

Ils ont pris le refuge et c’est un grand malheur !

CUNEGONDE

Mon bon sens me souffle qu’il faut tourner talons.

LANLAN

La Madone et Arielle…

ROSIE

   On s’en bat le menton.

(Pendant ce temps, deux ours ont empoigné la Madone et La Langoureuse et les tirent vers l’intérieur. Elles se débattent.)

LA MADONE

Au secours mon Lanlan !

LA LANGOUREUSE ARIELLE (Se débattant, la tête tournée vers Fifi)

   A moi, Premier ministre !

FIFI

Que fait-on maintenant ?

LA LANGOUREUSE ARIELLE (idem)

   Ne sois donc pas un cuistre !

LA MADONE (A l’ours qui veut l’entraîner dans l’igloo)

Enlève tes pattes de ma robe blanche

Ou bien ça va barder.

CUNEGONDE (étourdie)

   Dieu, quelle avalanche

D’ennuis !

UN DES OURS

   Faites donc feu !

LA MADONE (poussée à l’intérieur)

   Je suis kidnappée !

LA LANGOUREUSE ARIELLE

Moi aussi, par un ours, me voilà emportée !

(Elles disparaissent dans l’igloo. Coups de feu divers. Une balle traverse le chapeau de Cunégonde, une autre la cape de Daktari.)

DAKTARI

Ah les cons ! Ils m’ont eu !

CUNEGONDE (furieuse)

   Mon chapeau est foutu !

Donnez-moi un fusil, par ma sainte vertu !

DAKTARI

Une si belle cape achetée à prix d’or !

CUNEGONDE

Un chapeau presque neuf qui venait de chez Dior !

(Nouvelle rafale. Tout le monde s’enfuit en criant.)

ROSIE (Courant)

Ce qui est rassurant, c’est qu’ils visent très mal.

FIFI (courant)

Ce n’est pas rassurant et c’est très anormal.

CUNEGONDE (Courant)

Que veut dire cela ? Vous auriez préféré

Recevoir une balle en plein sur votre nez ?

FIFI (Courant)

Je crois qu’ils veulent au fond que nous nous égarions

Et que dans ce désert de froid nous périssions.

ROSIE (Courant)

Leur espoir est manqué. Je me souviens de tout.

Accélérez le pas. L’entrée est devant nous.

(On voit apparaître une vague porte au milieu des tourbillons de neige. Tout le monde se précipite vers elle ; elle s’ouvre brusquement et la troupe la franchit en courant. La porte se referme.)

 (A suivre)


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