Phénix

Publié le 18 août 2008 par Jbernard
Hillary Clinton a perdu les primaires démocrates mais elle n'a pas disparu du paysage politique, au grand désespoir de ses ennemis les plus acharnés. Début juin, elle reconnaissait sa défaite face à Barack Obama mais deux mois et demi plus tard, elle devrait, contre toute attente, être une des stars de la Convention démocrate (du 25 au 28 août à Denver). Et son sourire sera certainement impeccable.
Barack Obama a accepté que le nom d'Hillary soit officiellement sur les bulletins de vote de la Convention qui le choisira officiellement comme candidat démocrate à l'élection présidentielle de novembre. Clinton bien sûr n'aura pas assez de délégués pour vaincre Obama, mais très symboliquement elle va prouver une fois de plus que la compétition des primaires était serrée et peut-être donner des regrets à ses partisans et à d'autres démocrates qui commencent à douter qu'Obama puisse battre le candidat républicain John McCain.
La volonté d'Hillary de figurer sur les bulletins de vote à la Convention est à la fois révélatrice de sa personnalité (elle ne laisse rien passer) et de la situation où se trouve la campagne d'Obama à la fin de l'été. Il n'apparaît pas en position aussi favorable qu'il l'aurait souhaité et il ne peut donc pas ignorer son adversaire et ses partisans. Obama a besoin de montrer une famille démocrate unie et quelle meilleure image qu'Hillary Clinton concédant une nouvelle fois publiquement sa défaite et appelant à voter pour Obama.
Mais tout le monde n'est pas de cet avis. "Maintenant, on sait qui est le patron", écrit le New York Daily News, assez sévère à l'égard d'Obama. Hillary prononcera un discours le mardi le 26 août à une heure de grande écoute et sa fille Chelsea sera là pour la présenter à la foule des délégués. Bill Clinton parlera le lendemain en tant qu'ex-président. Et le jeudi, il y aura le vote symbolique. Trois jours de Clinton pour une convention qui dure quatre jours, ce n'est plus une convention à la gloire d'Obama, c'est le retour des Clinton. Bill soutient Barack du bout des lèvres et tout le monde le sait. Le show d'unité va vraiment sonner faux. On se souviendra qu'Hillary a perdu de peu, alors que trois mois auraient dû suffire à le faire oublier. Les médias vont traquer l'ex candidate pour surveiller ses moindres faits et gestes et les analyser. Si Obama perd l'élection, il aura offert un tremplin pour Clinton en 2012.
"Il va falloir vous y habituer, ils ne vont pas partir", commente Toby Harnden, du Daily Telegraph à propos des Clinton. Cela pourrait être en effet avant goût du partage des rôles si Obama est élu président. Hillary Clinton aura un poids au Sénat qu'il pourra difficilement ignorer. Les affrontements dans les coulisses de Washington pourraient être épiques. Une Hillary vice-présidente serait sans doute plus facile à contrôler (il suffit de l'envoyer à l'étranger aux moments politiques décisifs) mais Obama ne semble pas pencher pour cette solution. A n'en pas douter, on va continuer à entendre parler d'Hillary Clinton pendant les années à venir.