Pourquoi revenir en arrière quand on a tout quitté ? On s'est coupé du monde, on a largué les amarres et on s'est éloigné de ses proches, de ses amis et de tout ce qui constituait le passé personnel... C'est en tout cas ce choix-là qu'a fait le narrateur de Port-Soudan qui ressemble beaucoup à l'auteur, l'écrivain voyageur Olivier Rolin, ancien activiste de gauche en mai 68... Dans un livre postérieur à celui-ci, cinglant et savoureux, il racontera d'ailleurs l'épopée dérisoire des " tigres en papier " dont il faisait partie.
Au cœur de ce Port-Soudan qui fait tristement l'actualité depuis quelques semaines, on le retrouve désabusé, et il suffit de la nouvelle de la mort d'un " ancien de la Cause " pour que ce passé ré émerge, emmenant avec lui un cortège de silhouettes, de rêves brisés et de drames. Son ami ne lui a laissé qu'un début de lettre, mais ce support vibrant suffit à déclencher en lui le processus et le brouillage de l'écriture contre le Temps qui a roulé sous les pavés la plage...
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