Le musée des Amériques-Auch est selon le conservateur du musée, Fabien Ferrer-Joly un "Pôle national de référence en art précolombien et art sacré latino-américain". Il possède en effet environ 10% des oeuvres précolombiennes présentes en France. Le Quai Branly en a 80%, le reste est réparti dans de nombreuses autres institutions. Le musée des Amériques-Auch offre une vue très complète des cultures préhispaniques du Pérou, d’Équateur, d’Amérique centrale et du Mexique jusqu’à la conquête espagnole. Avec plus de 400 pièces, orfèvrerie, céramique, tissage et bois, qui y sont proposées, la collection d’art sacré latino-américain, est certainement la plus rare. A noter particulièrement l’extraordinaire "Messe de Saint Grégoire", un tableau de plumes sur bois réalisé à Mexico, selon une technique aztèque, en 1539, 20 ans exactement après le début de la conquête de Hernán Cortés. C’est une des plus anciennes œuvres chrétiennes d’Amérique et un des premiers exemples du métissage culturel hispano-américain. Toutes ces pièces ont été léguées par des natifs de la cité auscitaine qui avaient émigré en Amérique latine et par différents donateurs.
L’exposition "Le mystère Vicús: les esprits de la terre", installée dans quatre salles du musée, se caractérise par une orfèvrerie raffinée provenant des collections du musée ainsi que par des pièces de céramique énigmatique, plus de quatre-vingts dont une soixantaine appartiennent à une collection privée. Un ensemble de pièces uniques créées il y a près de 2.000 ans dans le nord du Pérou actuel près de la frontière avec l'Équateur, entre le IIIe siècle avant notre ère et le Ve de la nôtre, près de 1.500 ans avant les Incas. Cette civilisation n’a été connue que dans les années 1960, grâce à l’apparition chez des antiquaires de certains objets d'orfèvrerie et de céramique surprenants et même fascinants, ils leur avaient été vendus par des pilleurs de tombes et ne pouvaient être rattachés à aucun style connu. Ce sont donc des céramiques énigmatiques à tête humaine ou animale, faites à la main, sans moule, des vases émettant un sifflement rappelant le chant des oiseaux. Ainsi que des pièces d'orfèvrerie, couronnes, appliques, pectoraux, réalisées avec des techniques raffinées de dorure qui leur donnent l'aspect de l'or pur. "Les formes sont souvent complexes avec des vases à double panse reliée par un tube et une anse plate" indique Fabien Ferrer-Joly". Il ajoute "Quand on parle du Pérou, on pense tout de suite aux Incas, peut-être aux Mochicas et aux Nazcas, mais guère plus. Et pourtant, les Vicús sont une grande civilisation qui a duré plusieurs centaines d'années". Et il précise que les Vicús avaient "un artisanat extrêmement élaboré, une société très hiérarchisée avec des villages importants, et surtout maîtrisaient l'irrigation des sols". "L’exposition, j'espère, va faire découvrir cette civilisation" conclut-il.
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