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Le jour des silures, de Matthieu Ruf, Aude Seigne, Anne-Sophie Subilia, Daniel Vuataz

Publié le 21 mai 2023 par Francisrichard @francisrichard
Le jour des silures, de Matthieu Ruf, Aude Seigne, Anne-Sophie Subilia, Daniel Vuataz

Le thème choisi par les auteurs du Jour des silures, nés tous quatre dans les années 1980, est de nouveau, du moins pour deux d'entre eux, la fin d'un temps et le début d'un autre, après événement.

En l'occurrence, l'événement déclencheur est la montée des eaux, toujours annoncée, et repoussée indéfiniment dans le temps, que les religions du Livre situe dans le passé et non pas dans le futur.

La catastrophe une fois survenue permet de raconter une dystopie qui relève davantage de la prophétie, c'est-à-dire de la croyance, que de la connaissance. Il en va ainsi des récits apocalyptiques.

Il n'est pas étonnant qu'étant suisses ils aient imaginé ce qui se passerait si la cité de Calvin était submergée depuis une décennie et que deux mercenaires y plongeaient sur mandat et pour leur compte.

Boris et Salömon ont pour mission, donnée par la présidente Colombe, de récupérer les plans de la cité, telle qu'elle était, pour que ceux qui sont restés préparent la décrue qui va finir par arriver.

Depuis la submersion, des créatures sillonnent les eaux de la ville et les infestent. Ce sont les silures, des poissons agressifs, de grande taille, des monstres dont il a été impossible de se débarrasser:

Dieu merci, les bêtes ne sont pas là tout le temps. Elles montent dans la ville par conglomérats certains jours imprévisibles. Toutes les activités extérieures sont alors interdites, un confinement est décrété.

L'alerte est alors donnée. Chacun est en effet en possession d'un vibrant, un palet rouge en plastique. Colombe en a remis un pour les deux scaphandriers, en espérant qu'il ne leur sera d'aucune utilité.

Dans ce monde d'après la montée, comme toujours après une catastrophe, des marginaux ne suivent pas les règles. L'un des deux plongeurs les rencontre et, prudent, n'en parle pas tout de suite à l'autre...

Le jour des silures, qui donne son titre au livre, est le jour où une alerte est lancée. Pendant une telle alerte, les habitants se rassemblent, participent à un récit-corail, psalmodient des chants propitiatoires.

Rien ne se passe comme Colombe l'aurait voulu. Les marginaux, les silures, les deux mercenaires, les derniers plans découverts jouent leur rôle, inattendu, dans l'épilogue conditionnel de l'histoire.

Car la condition d'une bonne fin n'est pas de s'obstiner à faire renaître la ville contre la nature, mais de la reconstruire avec elle, c'est-à-dire là où des îles, dans ce territoire d'eau, offrent des possibilités. 

Francis Richard

Le jour des silures, Matthieu Ruf, Anne-Sophie Subilia, Aude Seigne, Daniel Vuataz, 192 pages, Zoé

Livres collectifs précédents auxquels ont participé Aude Seigne et Daniel Vuataz: 

Stand-by, Saison 1, 1/4 (2018)

Stand-by, Saison 1, 2/4 (2018)

Stand-by, Saison 1, 3/4 (2018)

Terre des fins (2022)

PS

Cette lecture m'a redonné l'envie, exprimée déjà l'an passé, d'achever de lire la Saison 1 de Stand-By et d'en poursuivre la lecture avec la Saison 2...

Comme dit le fabuliste:

Patience et longueur de temps

Font plus que force ni que rage...


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