Un bel esprit de famille: David James Poissant creuse sous le bonheur de façade

Par Filou49 @blog_bazart
dimanche 21 mai

 

" Un roulement polyphoinique monte de la pelouse.Les balles de croquet scintillent dans le crépuscule. Thad sort son Moleskine de sa poche, puis se rappelle qu'il n'a pas de stylo. Il pourrait rentrer mais ne veut pas croiser Jake. Scintillent dans le crépuscule. Et ça se dit poète"

Richard et Lisa Starling, universitaires à la retraite,  ont invité comme chaque été leurs deux fils trentenaires et leurs conjoints à passer quelques jours dans leur maison familiale au bord d’un lac de Caroline du Nord. Ce que les deux frères ignorent, c’est que leurs parents ont décidé de la vendre pour s'installer en Floride, et qu’ils sont au bord de la séparation. Est-ce la nouvelle de la vente de cette maison qui abrite tant de souvenirs ou le tragique accident auquel ils assistent impuissants qui fait voler en éclats l’harmonie dont la maison n’était somme toute que la façade ? Les secrets, les peurs et les hontes de ses personnages remontent peu à peu à la surface, révélant les zones d’ombre de chacun à l’image des eaux troubles de Lake Christopher, témoin de leur vie passée...

Comme avec son  recueil de nouvelles intitulé Le Paradis des animaux, David James Poissant n'en finit plus de disséquer les relations entre les êtres. La famille est son véritable domaine de prédilection: relation de couple pour les parents, de fratrie pour les enfants, et enfin celle entre parentset enfants... et plus tard avec les conjoints de ces derniers.

 Dans son premier roman, Un bel esprit de familleDavid James Poissant  continue de creuser les sillons d'une  histoire de famille dysfonctionnelle. Intrigue bien ficelée et joliment racontée, personnages charismatiques, tensions sous-jacentes déjà palpables..  David James Poissant met à nu les ressorts intimes des liens familiaux pour tenter d'en exorciser les souffrances et de cautériser les plaies. 

UN BEL ESPRIT DE FAMILLE

Roman américain

de David James Poissant

Traduit par Stéphane Roques

Albin Michel, 384 p., 22,90 euros